Au deuxième jour de sa visite en Algérie, le président français, Emmanuel Macron, poursuit ce 26 août son programme assurant vouloir « bâtir l’avenir » sans rien occulter du passé colonial, en mettant l’accent sur les jeunes entrepreneurs et start-up.
Ce vendredi, le chef de l’Etat français s’est rendu au cimetière européen Saint-Eugène où il a déposé une gerbe devant un monument aux « morts pour la France », pendant que retentissait la « sonnerie aux morts » avant la Marseillaise entonnée par le choeur de l’armée française.
M. Macron rencontrera, au cours de cette journée, de jeunes entrepreneurs avec l’ambition de créer un incubateur franco-algérien de start-up numériques.
Au programme, figure aussi, la visite de la Grande mosquée d’Alger, avec son minaret monumental, avant de rejoindre Oran.
Les deux chefs d’Etat ont scellé ainsi leur réconciliation après des mois de brouille diplomatique.
Au terme d’un entretien en tête à tête qui a duré plus de deux heures, les deux dirigeants ont exprimé leur optimisme quant à l’avenir de la relation bilatérale.
M. Tebboune s’est félicité de « résultats encourageants » qui permettent de « tracer des perspectives prometteuses dans le partenariat spécial qui nous lie ». France et Algérie vont relancer plusieurs comités intergouvernementaux notamment dans les domaines économique et stratégique, a-t-il annoncé.
Le président français a souligné la volonté des deux pays de regarder vers l’avenir et « travailler ensemble sur ce « passé commun(…) complexe, douloureux ». Alger et Paris vont créer « une commission mixte d’historiens » afin de « regarder l’ensemble de cette période historique », « du début de la colonisation à la guerre de libération, sans tabou, avec une volonté (…) d’accès complet à nos archives », a dit M. Macron.
Sécurité, gaz et visas
Les deux dirigeants ont aussi abordé la situation du Mali, d’où l’armée française vient de se retirer, du reste du Sahel, de la Libye et du Sahara occidental qui « requièrent des efforts conjugués pour consolider la stabilité dans la région », a relevé M. Tebboune.
Les livraisons de gaz algérien à l’Europe sont aussi dans tous les esprits, même si l’Elysée ne veut pas mettre sous ce sujet sous les lumières. Depuis le début de la guerre en Ukraine, l’Algérie, premier producteur de gaz en Afrique et l’un des dix premiers au monde, est très sollicitée par des Européens pressés de réduire leur dépendance à l’égard du gaz russe.
La question de la mobilité et les visas attribués par la France, dont le nombre a été divisé par deux, pèse, cependant, sur les relations mutuelles.
M. Macron y a fait allusion jeudi en évoquant des décisions prises pour « une mobilité choisie » en faveur des sportifs, entrepreneurs ou universitaires afin de « bâtir davantage de projets communs ».
Pour le Algériens, il n ya pas de mobilité choisie ou positive, il ya une mobilité tout court. A défaut de permettre la mobilité des personnes comme souligné dans l’article 13 de la déclaration universelle des droits de l’Homme, La France, comme le reste de l’Europe, risque de subir la « mobilité » négative, à savoir l’immigration clandestine », dont elle prétend par ces restrictions vouloir se prémunir.