Le général Abdelkader Aït Ouarabi, dit « général Hassan », a été officiellement installé ce samedi 24 mai 2025 à la tête de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), en remplacement du général Abdelkader Haddad. La cérémonie s’est tenue au siège de la DGSI, sous la supervision du général d’Armée Saïd Chanegriha, chef d’État-major de l’Armée nationale populaire (ANP) et ministre délégué auprès du ministre de la Défense nationale, agissant au nom du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, chef suprême des forces armées et ministre de la Défense nationale.
Selon un communiqué du ministère de la Défense nationale (MDN), cette installation marque officiellement le retour d’un acteur clé du renseignement algérien à un poste stratégique, dans un contexte de remaniements à la tête des services de sécurité.
Abdelkader Aït Ouarabi, plus connu sous le nom du général Hassan, est un vrai revenant. À 73 ans, cet ancien officier du renseignement militaire, figure emblématique de la lutte antiterroriste, a été nommé le 24 mai 2025 à la tête de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI). Une ascension fulgurante pour un homme que l’on disait marginalisé, affaibli, voire fini. Sa résurrection en haut lieu illustre la persistance des vieux réseaux et des dynamiques de retour au sein de l’appareil sécuritaire algérien.
Un vétéran forgé sur le terrain
Né au début des années 1952, Abdelkader Aït Ouarabi intègre les Forces navales en 1963, alors qu’il n’est encore qu’un adolescent avant d’intégrer le Département du renseignement et de la sécurité (DRS). Il se liera par la suite d’amitié avec l’ancien puissant patron des service algérien, Mohamed Medienne, dit Toufik deux hommes, fondée sur la loyauté et une même vision du renseignement comme pilier de la souveraineté.
Hassan gravit les échelons gagnant ses galons sur le terrain loin des projecteurs. Son heure de gloire survient dans les années 2000, au cœur de la guerre contre les résidus du terrorisme armé. À la tête du Service de coordination opérationnelle et de renseignement antiterroriste (SCORAT) de 2006 à 2013, il devient l’un des chefs d’orchestre les plus redoutés de la lutte contre les groupes terrorsites. Sa traque des cellules d’AQMI à la frontière malienne fait de lui un nom murmuré avec respect, ou crainte.
Mais ce succès le précipite dans une zone grise. En 2013, une mésentente avec l »ancien chef d’état major, lui vaut d’être arrêté. Il est accusé de destruction de documents confidentiels et infraction aux consignes militaires. Des charges classées secret-défense. Pour la première fois, le général Toufik sort de son silence et adresse une lettre àç l’opinion publique pour défendre son élément. Hassan, avait-il soutenu avait agit sous ses ordres. Cette plaidoirie ne l’a pas sauvé d’une condamnation qui lui pendait au nez. Condamné en 2015 à cinq ans de prison par la justice militaire, il purge sa peine à la prison de Blida. L’ancien homme fort est alors relégué aux oubliettes.
Sa libération en novembre 2020 passe presque inaperçue. Mais en mars 2021, sa réhabilitation par la Cour d’appel militaire de Blida l’a rappelé à la mémoire des anciens de la « boite ». Quatre ans plus tard, il est officiellement nommé à la tête de la DGSI, dans un contexte régional tendu, notamment avec le Mali.
Sa nomination est tout sauf anodine : elle marque le retour en force d’une certaine école du renseignement, celle formée à l’ombre du DRS, centrée sur le contrôle interne, l’analyse fine et l’action discrète.
A 73 ans, il Il devient, le cinquième patron de la DGSI depuis l’élection du président Abdelmadjid Tebboune en 2019, un chiffre qui traduit les turbulences qui agitent le cœur de l’appareil sécuritaire. Quinze généraux se sont succédé en cinq ans à la tête des trois grandes branches du renseignement.