Quatre personnes ont été placées en détention provisoire dans le cadre de l’enquête sur le tragique accident du bus tombé dans l’Oued El Harrach le 15 août dernier, qui a coûté la vie à 18 passagers. L’annonce a été faite ce mardi 19 août 2025 par le procureur de la République près le tribunal de Dar El Beïda (Alger), Rostom Mansouri, lors d’une conférence de presse.
Les mis en cause sont le chauffeur du bus (H. D.), le receveur (N. H.), le propriétaire du véhicule (R. H.) ainsi qu’un agent de contrôle technique (D. B.). Présentés devant le procureur, ils font face à de lourdes accusations : homicide involontaire pour le chauffeur et le receveur, mise en danger de la vie d’autrui pour le propriétaire et l’agent du contrôle technique, auxquels s’ajoutent des faits de falsification de documents pour ces deux derniers.
Des défaillances techniques graves
L’expertise réalisée par l’Institut national de criminalistique et de criminologie de Bouchaoui (Gendarmerie nationale) a révélé que la cause directe de l’accident est un blocage du système de direction, dû à une rotule défectueuse. Le drame a été aggravé par la surcharge du bus : 45 passagers se trouvaient à bord au moment de l’accident, selon les images de vidéosurveillance routière.
Les experts ont également relevé d’autres pannes, notamment un système de freinage défaillant et un frein à main complètement hors service. Pourtant, le procès-verbal du contrôle technique ne mentionnait aucun problème, a souligné le procureur.
Infractions en série
Les enquêtes menées par la Brigade de lutte contre la grande criminalité de Bab Ezzouar ont mis au jour d’autres infractions :
- le bus circulait alors qu’il faisait l’objet d’une décision officielle de mise à l’arrêt de la Direction des transports ;
- le chauffeur et le receveur n’étaient pas assurés ;
- le chauffeur n’était pas qualifié, puisqu’il travaillait initialement dans une entreprise publique.
Enquête toujours en cours
Le procureur Mansouri a affirmé que les investigations se poursuivent afin d’élucider toutes les circonstances liées à cette affaire. « La justice n’hésitera pas à engager des poursuites contre toute personne dont la responsabilité serait établie », a-t-il insisté.