La deuxième journée du Festival de Timimoun s’est ouverte avec Khamissinette, un moyen métrage algérien de 20 minutes signé par la jeune réalisatrice Assia Khemissi. Le film débute par une scène hypnotique : une meule, du grain, un vertige où se mêlent le temps qui passe et un espace qui se confond en nous, entre passé et présent. L’enfance de la réalisatrice, portée par les chants de sa grand-mère, se prolonge dans son regard d’adulte à Timimoun, où elle part à la recherche de cette figure fondatrice à travers les voix d’autres femmes, chanteuses d’Ahelil.
Le film congolais Lobi – Ekosimbi (15 minutes) a ensuite plongé le public dans une proposition filmique courageuse. Le récit s’ouvre sur une annonce radio évoquant la guerre, en contraste avec la vitalité des rues et des marchés de la capitale, offrant un puissant hommage à la résilience des Congolais.
Venu de Mauritanie et d’Italie, Sahara, le documentaire de Tommaso Cotronei, s’intéresse au train de marchandises et d’eau qui traverse les zones les plus reculées du pays. Charbon, bétail, hommes : tout avance sur les rails, tandis que les ouvriers parlent de la vie, de l’amour et de l’argent. Le réalisateur y cherche une forme de justice, un regard humble posé sur la rudesse du désert et sur ce que l’Occident a laissé derrière lui.
La programmation a également proposé Sender Bellies, un film de 20 minutes consacré à la maladie cœliaque dans les camps sahraouis de Tindouf. Un documentaire rare qui révèle une souffrance invisible et les stratégies de survie des familles confrontées à une alimentation inadaptée.
La soirée s’est poursuivie au théâtre de verdure avec L’Audition, un court métrage de 16 minutes consacré à l’autisme. Par un récit délicat et une mise en scène sensible, le film interroge la perception du monde chez un enfant autiste et les obstacles silencieux qui séparent les êtres. Le court métrage libyen qui a suivi, également de 16 minutes, installe un huis clos tendu : deux hommes s’y livrent une guerre froide autour du pouvoir et de l’argent, dévoilant peu à peu leurs ambitions dévorantes.
La soirée a continué avec Collatéral !, film du jeune réalisateur algérien Yazid Yettou. Dans le désert, près de Djanet, une famille touarègue vit paisiblement de la recherche d’or jusqu’à ce qu’un drone s’écrase non loin d’elle. La fin, ouverte et sombre, laisse présager un drame. Par son écriture maîtrisée et son sens de la tension, Collatéral ! s’impose comme un court métrage remarquable, révélant un cinéaste prometteur.
Enfin, la journée s’est clôturée avec Ayo, un film camerounais qui interroge le désir de maternité et la question du destin.
Une deuxième journée marquée par des œuvres qui explorent des thématiques sociales et humanitaires universelles, entre mémoire, résilience et fragilité des existences.










