Le président de la République libanaise, Joseph Aoun, a achevé, ce mercredi 30 juillet 2025, une visite officielle en Algérie. L’Algérie et le Liban entendent établir une véritable partenariat politique et économique.
Mardi soir, le président Abdelmadjid Tebboune a estimé que la visite de son homologue libanais constituait une étape extrêmement importante « dans le processus des relations fraternelles fortes et enracinées entre les deux pays, ainsi qu’une occasion précieuse pour approfondir et étendre la coopération bilatérale ».
Il a qualifié les entretiens avec Joseph Aoun de constructifs et fructueux. « Nous avons abordé plusieurs dossiers liés à la coopération actuelle et les perspectives de son intensification et de son élargissement. Après avoir procédé à une évaluation globale de ces dossiers, il a été convenu d’accélérer la tenue de la première session de la commission mixte algéro-libanaise, qui marquera un nouveau départ et un cadre favorisant une coopération pérenne et fructueuse, intégrant hommes d’affaires et opérateurs économiques, à travers l’activation du Conseil d’affaires conjoint », a détaillé le chef de l’Etat lors d’un point de presse commun avec son homologue libanais au Palais d’El Mouradia.
« Après avoir passé en revue les domaines de coopération et les opportunités d’investissement dans les deux pays, j’ai réitéré à son homologue libanais « l’engagement constant et indéfectible de l’Algérie à faire preuve de solidarité avec le peuple libanais frère en toutes circonstances, ainsi que son attachement à la sécurité et à la stabilité du Liban. J’ai rappelé en ce sens les efforts consentis par l’Algérie au Conseil de sécurité des Nations unies pour mettre fin aux violations de la souveraineté libanaise par l’occupation israélienne, ainsi que son engagement à ne ménager aucun effort, y compris l’appui à la résolution onusienne prorogeant le mandat de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (FINUL) ».
En vertu de la résolution 2749, le Conseil de sécurité a prorogé d’un an le mandat actuel de FINUL, jusqu’au 31 août 2025.
« Mettre fin au génocide à Ghaza »
Le président Tebboune a indiqué que ses entretiens entre Joseph Aoun ont porté aussi les derniers développements de la question palestinienne et « la nécessité impérieuse de mettre fin au génocide et à la politique de famine à Ghaza et de mettre en échec les tentatives de déplacement forcé de sa population ».
« Nous avons exprimé, par ailleurs, notre profonde préoccupation face aux récents développements en Syrie, aux attaques ciblant ce pays frère et aux tentatives d’ingérence dans ses affaires intérieures. Nous avons également abordé la situation en Libye, au Soudan et au Yémen. Nous avons insisté sur l’importance de joindre les efforts arabes et internationaux pour soutenir, accompagner et permettre à ces pays frères de surmonter les crises qu’ils traversent », a précisé le chef de l’Etat.
Et d’ajouter : « Afin de pérenniser la concertation et la coordination politique entre nos deux pays sur tous ces dossiers sensibles, nous avons tenu à réactiver le mécanisme de concertation politique qui, malheureusement, n’a pas fonctionné depuis sa création en 2002 ».
« Nous réaffirmons notre détermination et notre volonté de promouvoir les relations algéro-libanaises en un véritable partenariat, incarné par une coopération approfondie et une concertation politique permanente ».
« Les phéniciens nous ont rassemblé depuis des milliers d’années »
Le président libanaise, a, de son côté, souligné, la profondeur des relations historiques unissant l’Algérie et son pays et évoqué la perspective de développer davantage la coopération. » Les phéniciens nous ont rassemblé depuis des milliers d’années. Aujourd’hui, l’intérêt arabe commun doit nous reunir pour les prochaines années. Le Liban n’oubliera pas les positions de l’Algérie en sa faveur. L’Algérie ne s’est jamais absentée des efforts arabes louables pour l’aider à surmonter ses différentes crises et ses guerres complexes », a-t-il dit.
Il a rappelé la contribution de l’Algérie aux travaux du Haut comité arabe, dans le cadre des efforts ayant abouti à l’adoption du Document de l’entente nationale à Taëf (Arabie saoudite), le 22 octobre 1989. Cet accord a mis fin à quinze ans de guerre civile au Liban. Le Haut comité arabe était composé de l’Arabie Saoudite, de l’Algérie et du Maroc. Joseph Aoun a estimé que la solidarité arabe est nécessaire pour renforcer le Liban, son unité, sa souveraineté et son indépendance.
Le chef d’Etat libanais a également salué les positions de l’Algérie en faveur de son pays au Conseil de sécurité de l’ONU et dans les fora internationaux, ainsi que tout le soutien qu’elle lui a apporté à chaque crise dont celle relative à l’explosion au port de Beyrouth.
« J’ai espoir de sauver mon pays des dangers qui le menacent… »
« J’ai espoir de pouvoir sauver mon pays des dangers qui le menacent et de rétablir l’Etat dans toutes ses composantes et caractéristiques avec en premier lieu l’autorité totale qu’il ne compte partager par aucune autre partie sur ses terres. Chaque arabe sincère nous soutient dans cette démarche. Nous n’ingérons pas dans les affaires des frères arabes et ne nous voulons qu’ils s’immiscent dans nos affaires », a relevé Joseph Aoun.
Il a précisé que les domaines de coopération avec l’Algérie sont nombreux et très importants en citant les secteurs de l’agriculture, l’énergie, le commerce, de la technologie, de la santé, de l’éducation, de l’enseignement, de la culture, du tourisme. Il a évoqué l’importance d’un appui à la reconstruction des structures gouvernementales, des infrastructures et des habitations détruites au Liban après les récentes attaques et guerres récentes » (bombardements de l’entité sioniste).
Joseph Aoun a insisté sur l’importance du renforcement de la coopération et de l’intégration économique dans le monde arabe « pour préserver la place des pays arabes dans le monde d’aujourd’hui qui évolue rapidement et trouver des solutions justes à nos principales causes, à commencer par la cause du peuple palestinien, comme voie incontournable vers une paix juste, durable et globale ».
Air Algérie reprend ses vols vers Beyrouth
A Alger, le président libanais a visité à Djamaâ El-Djazaïr où il a été reçu par le recteur le Cheikh Mohamed Maâmoun Al Kacimi Al Hoceini. Joseph Aoun, s’est rendu aussi à la Basilique Notre-Dame d’Afrique à Alger.
A noter que le président Tebboune, récipiendaire de la médaille Sadr de l’Ordre du mérite national, a, selon un communiqué de la Présidence de la République, décerné la médaille Athir au président de la République libanaise, Joseph Aoun, » en considération des relations fraternelles et d’entente entre les deux pays frères, l’Algérie et le Liban, à travers des positions historiques.
Par ailleurs, la compagnie nationale Air Algérie, a annoncé, dans un communiqué, la reprise de ses vols à destination de Beyrouth, à compter du 14 août 2025, à raison de deux fréquences par semaine. Les vols seront assurés chaque dimanche et jeudi. La vente des billets est déjà ouverte au niveau des agences commerciales et via son application mobile et son site internet.
