Un pas décisif a été franchi lundi à Alger avec la signature des premiers contrats de la phase initiale du projet agroalimentaire intégré Baladna-Algérie, destiné à la production locale de lait en poudre dans la région d’Adrar. Porté par un investissement colossal de 3,5 milliards de dollars, ce partenariat stratégique entre le groupe qatari Baladna et le Fonds national d’investissement (FNI) vise à renforcer la sécurité alimentaire de l’Algérie tout en réduisant la facture des importations.
Au total, quatorze contrats d’une valeur globale dépassant les 500 millions USD ont été signés avec des entreprises internationales de renom, couvrant les volets technologiques, agricoles, industriels et logistiques du projet. Parmi les sociétés partenaires figurent l’allemande GEA Technologies, qui concevra l’usine de lait en poudre et les unités d’élevage bovin avec des installations de pointe, dont une unité de séchage de 40 mètres de hauteur.
La construction des structures métalliques sera assurée par la société UCC – UrbaCon Trading and Contracting, tandis que le bureau d’ingénierie EHAF (Qatar) réalisera les plans architecturaux des infrastructures. Les sociétés AFKO (Turquie) et Valmont (États-Unis) fourniront, quant à elles, des systèmes d’irrigation avancés adaptés aux conditions arides du sud algérien.
La coordination globale du projet a été confiée à la firme internationale DG JONES AND PARTNERS. Plusieurs autres entreprises spécialisées interviendront : DANDOUN et CINDYRIS pour les études techniques, EFORHYD pour le forage des puits, GÉNIE HUDRIQUE et STAR FILTRE pour la fourniture de matériel de forage, tandis que Condor-Travocovia et RedMed construiront les bases de vie destinées aux équipes opérationnelles.
La première phase du projet prévoit l’aménagement de 100 000 hectares, la mise en place de 700 pivots d’irrigation pour la culture fourragère, deux grandes fermes d’élevage bovin, ainsi qu’une des deux usines de production de lait en poudre. La mise en production est prévue pour 2026, accompagnée de l’introduction progressive de races bovines sélectionnées pour leur rendement et leur capacité d’adaptation au climat saharien.
Présent à la cérémonie, le ministre de l’Agriculture, M. Youcef Cherfa, a salué ce projet comme une contribution majeure à la souveraineté alimentaire de l’Algérie. Il a souligné les efforts déployés pour garantir les conditions de réussite : octroi du foncier agricole, autorisations de forage, raccordement au réseau électrique, et développement des infrastructures.
De son côté, M. Omar Rekkache, directeur général de l’Agence algérienne de promotion de l’investissement (AAPI), a insisté sur l’importance stratégique de cette étape dans la concrétisation de la nouvelle vision économique impulsée par le président de la République, MAbdelmadjid Tebboune.
Pour Mohamed Moutaz Al-Khayyat, président du conseil d’administration de Baladna, ce projet mobilisera des expertises nationales et internationales pour une réalisation conforme aux standards les plus élevés. L’ambassadeur du Qatar en Algérie, Abdulaziz Ali Al-Naama, a quant à lui salué cette dynamique bilatérale, affirmant que l’objectif est d’atteindre rapidement les cibles fixées, notamment en matière de sécurité alimentaire.
Rappelons que ce projet de grande envergure, implanté sur une superficie totale de 117 000 hectares, ambitionne de satisfaire la moitié des besoins nationaux en poudre de lait et de générer plus de 5 000 emplois directs.
La cérémonie de signature a rassemblé plusieurs membres du gouvernement, des représentants diplomatiques, des dirigeants d’entreprises algériennes et étrangères ainsi que des institutions financières publiques.
