Le juge d’instruction près le tribunal de Dar El-Beida a ordonné, samedi 3 mai 2025, le placement en détention provisoire de Belghit Mohamed Amine, suite à ses déclarations jugées attentatoires à l’identité nationale. L’affaire fait suite à la diffusion sur les réseaux sociaux d’un extrait vidéo d’une interview accordée à la chaîne Sky News Arabia, dans laquelle il affirme que l’amazighité serait un « projet franco-sioniste ».
Ces propos ont immédiatement suscité une vive réaction des autorités judiciaires, qui les considèrent comme une atteinte grave aux fondements de la société algérienne, tels que consacrés par la Constitution. Dans un communiqué officiel, le parquet de la République près le tribunal de Dar El-Beida a précisé que ces déclarations constituent non seulement une attaque contre une composante essentielle de l’identité nationale, mais également une menace à l’unité du pays et aux symboles de la République.
Face à la gravité des propos et à leur large diffusion, le parquet a ordonné, le 1er mai 2025, l’ouverture d’une enquête préliminaire. Belghit Mohamed Amine a été interpellé dans la foulée et présenté devant le parquet le 3 mai. Ce dernier a engagé des poursuites à son encontre pour crime d’atteinte à l’unité nationale, atteinte à l’intégrité de l’unité nationale, ainsi que pour diffusion de discours de haine et de discrimination via les technologies de l’information et de la communication.
À l’issue de l’interrogatoire du mis en cause, le juge d’instruction a décidé de son placement en détention provisoire, en attendant la suite de la procédure judiciaire. Cette affaire intervient dans un contexte particulièrement sensible, alors que l’Algérie célèbre ce mois-ci la Journée mondiale de la liberté de la presse, et relance le débat sur les limites de la liberté d’expression dans un cadre républicain et constitutionnel.