Ségolène Royal, ancienne ministre socialiste, a fustigé le message adressé par le président français à son premier ministre sur l’Algérie. Dans un post incendiaire publié vendredi soir sur les réseaux sociaux, Royal accuse Emmanuel Macron de “ressortir la carte polémique avec l’Algérie” à chaque fois qu’il a besoin de détourner l’attention. Cette fois-ci, selon elle, le chef de l’État français chercherait à masquer les graves défaillances de son gouvernement face aux incendies meurtriers dans l’Aude et aux failles de la sécurité civile.
“Une diversion pour éviter les vrais problèmes”
« Donc la carte polémique avec l’Algérie est ressortie, comme à chaque fois qu’il faut faire diversion, pour que nous regardions ailleurs : incendies terribles dans l’Aude, et l’on découvre la grave négligence des promesses non tenues sur les équipements avion et la baisse énorme du budget de la sécurité civile », fustige-t-elle.
Pour Ségolène Royal, cette stratégie traduit surtout l’incapacité du gouvernement à affronter les crises majeures sur le sol français.
Une rentrée sociale explosive en toile de fond
L’ex-ministre prévient que la France s’avance vers « une rentrée sociale à hauts risques » et déplore l’absence de mesures concrètes pour désamorcer les tensions. Un climat, selon elle, rendu encore plus inflammable par des choix diplomatiques qu’elle juge irresponsables.
Un ministre “nostalgique de la colonisation”
La cible de ses critiques : Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, à qui Emmanuel Macron a confié le dossier algérien. « Un pays majeur de la région confié à quelqu’un qui défend la loi de Sarkozy sur les bienfaits de la colonisation, c’est une erreur fondamentale », tranche-t-elle.
Royal rappelle que cette loi, adoptée en 2005 et largement décriée, avait provoqué un tollé international. Elle accuse Retailleau d’incarner des “postures destructrices” incompatibles avec les intérêts stratégiques de la France.
Dans sa diatribe, Ségolène Royal appelle à un changement radical de méthode : “On veut du sérieux, du maîtrisé, du respect et de la compétence. Rétablir de bonnes relations avec l’Algérie exige de tourner la page des provocations et de travailler dans l’intérêt commun”.
