CHRONIQUE 6 : Technique contre impact, pourquoi l’Afrique du Nord peine encore

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Technique contre impact : pourquoi l’Afrique du Nord peine encore

À chaque CAN, la même musique revient, entêtante. Les équipes d’Afrique du Nord, riches techniquement, structurées tactiquement, se heurtent encore et toujours au mur athlétique de l’Afrique de l’Ouest. Le nul concédé par le Maroc face au Mali lors de la seconde série de matchs du groupe A en est l’illustration parfaite : domination territoriale, maîtrise du ballon, mais incapacité à faire plier un adversaire plus intense, plus dense, plus tranchant dans les duels.

Le problème n’est pas nouveau. Les sélections ouest-africaines imposent un rythme élevé, une répétition des courses et une agressivité permanente à la perte. Elles acceptent de défendre bas, mais transforment chaque récupération en projection rapide. Le Mali, comme souvent, a étouffé le Maroc par un pressing intermittent mais brutal, coupant les lignes, gagnant les seconds ballons et imposant un combat physique que les Lions de l’Atlas n’ont jamais totalement maîtrisé.

Pour les équipes nord-africaines, la faille existe pourtant. Elle passe d’abord par la vitesse de circulation, seule capable de désorganiser ces blocs puissants. Un jeu à deux touches, des changements d’aile rapides et des appels sans ballon constants peuvent user des défenses aussi généreuses qu’énergivores. Ensuite, l’exploitation des coups de pied arrêtés offensifs, souvent négligée, reste une arme majeure face à des adversaires parfois moins disciplinés dans le marquage de zone. Enfin, accepter le duel, sans le subir, est indispensable : densifier l’entrejeu, équilibrer les profils techniques par des joueurs capables d’impacter physiquement le jeu.

Un avertissement clair s’impose désormais pour l’Algérie. Dimanche, les Verts défieront le Burkina Faso, autre spécialiste du rapport de force. Si l’Algérie se contente de confisquer le ballon sans accélérer ni casser les lignes, la sanction pourrait être immédiate. À la CAN, le talent seul ne suffit pas : il faut aussi survivre au combat.

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