Cet Algérie–Burkina Faso disputé ce soir au stade Moulay El Hassan de Rabat a tout d’un tournant. Plus qu’un simple match de phase de groupes de la CAN, cette affiche pourrait bien devenir le match référence de l’ère Vladimir Petkovic à la tête des Verts. Face à une vieille connaissance du football africain, accrocheuse et rarement facile à manœuvrer, l’Algérie est appelée à franchir un palier. Le message est clair et assumé par le capitaine Riyad Mahrez, qui a invité ses coéquipiers à « élever le niveau » au moment où la compétition entre dans sa phase de vérité.
Annoncée dès le tirage comme le choc du groupe E, cette confrontation devait servir de révélateur. Le succès inaugural contre le Soudan a certes mis fin à une série noire en Coupe d’Afrique des nations et a fait un bien fou au moral. Mais derrière le résultat, le contenu a laissé perplexe. Trop friable défensivement, parfois dépassée dans l’entrejeu, l’équipe n’a pas totalement rassuré. Une fragilité qui pourrait coûter cher face à un adversaire du calibre du Burkina Faso, habitué à exploiter la moindre hésitation et à imposer un défi physique constant.
C’est donc un test grandeur nature qui attend les Verts. Petkovic est attendu sur sa capacité à corriger les déséquilibres observés, notamment dans l’animation du milieu et la vulnérabilité de la défense. Des ajustements sont espérés, tout comme quelques retouches dans le onze de départ, tant certaines prestations face au Soudan ont particulièrement déçus. La concurrence interne pourrait jouer à plein, avec des entrants désireux d’apporter plus d’intensité et de justesse.
Alors que la CAN commence à opérer ses décantations ce match sent la bascule. Une victoire crédible, construite et maîtrisée installerait définitivement l’Algérie comme un prétendant sérieux et donnerait corps aux promesses du nouveau cycle. À l’inverse, un nouveau match hésitant relancerait les doutes. Ce soir, les Verts jouent plus qu’un résultat : ils jouent leur crédibilité.










