Il y a des victoires qui comptent double. Celle-ci en fait partie. L’Algérie a gagné, oui. Mais surtout, elle a rassuré. Face au Burkina Faso, adversaire rugueux, direct, frontal, les Verts ont validé bien plus qu’un billet pour les huitièmes de finale de cette CAN marocaine : ils ont retrouvé une forme de crédibilité, une solidité intérieure que deux éditions cauchemardesques avaient effritée.
Mission accomplie avant même le troisième match. Un luxe que l’Algérie ne connaissait plus. Et un soulagement palpable.
Ce succès n’a rien eu d’une promenade. Il a fallu accepter le combat, subir parfois, plier sans rompre. Le Burkina Faso a imposé son impact, son rythme, son agressivité assumée. L’Algérie, elle, a répondu par l’intelligence. Par la patience. Par cette capacité à rester dans le match quand le scénario devient inconfortable. Une résilience longtemps absente, aujourd’hui retrouvée.
Au cœur de cette résistance, un milieu de terrain qui commence à ressembler à une évidence. Bennacer en métronome lucide, Maza dans le mouvement et la projection, Boudaoui dans l’équilibre et le volume. Trois profils, une seule respiration. Le ballon circule mieux, les distances sont plus justes, les transitions moins paniquées. Ce trio n’a pas tout dominé, mais il a tenu. Et parfois, tenir, c’est déjà gagner.
Il faut aussi saluer la patte du sélectionneur. Privé de ses deux latéraux, Petkovic n’a pas bricolé : il a ajusté. Changement de système, consignes claires, exécution sérieuse. L’Algérie a montré qu’elle savait s’adapter, lire un match, survivre à ses propres limites du moment. C’est souvent le signe des équipes qui vont loin.
Rien n’est parfait, évidemment. Le jeu manque encore de tranchant par séquences, l’efficacité pourrait coûter cher face à des adversaires plus cliniques. Mais cette équipe donne enfin le sentiment d’avancer dans le bon sens. De construire plutôt que de subir.
Les huitièmes s’ouvrent désormais avec une autre posture. Celle d’un groupe libéré du poids de l’échec récent, conscient de ses forces, lucide sur ses failles. L’Algérie n’est pas encore redevenue intouchable. Mais elle est redevenue dangereuse. Et dans une CAN où tout se joue souvent sur des détails, c’est peut-être l’essentiel.









