Clôture du festival international du théâtre de Béjaïa : Une pièce guinéenne pour un final en apothéose

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Clôture du festival international du théâtre de Béjaïa : Une pièce guinéenne pour un final en apothéose

La 14e édition du Festival International du Théâtre de Béjaïa s’est achevée en beauté avec une prestation venue de Guinée. Le public béjaoui a eu le privilège d’assister à la pièce « Juste savoir », un drame intime et profondément humain signé Joël Amah Ajavon et mis en scène par Iry Armand Bogbé.

Cette œuvre théâtrale met en lumière la confrontation tardive et douloureuse entre un père et son fils, après de longues années d’absence. Ce qui aurait pu être un moment de retrouvailles et de réconciliation se transforme en un face-à-face tendu, où les silences pèsent autant que les mots. Les blessures du passé refont surface, les reproches étouffés explosent, et les non-dits, trop longtemps tus, prennent toute la place.

Le père, replié sur lui-même, semble porter le poids d’une vie de regrets, enfermé dans un mutisme qui résonne comme un aveu d’impuissance. Face à lui, son fils, désormais adulte et au seuil de la paternité, craint de reproduire les erreurs de celui qu’il a longtemps fui. Cette pièce explore avec finesse les méandres de la filiation, les désirs de réparation, et les promesses déçues par le temps.

Entre silences éloquents et éclats de voix déchirants, « Juste savoir » plonge le spectateur dans un théâtre de l’intime, où chaque mot, chaque regard, chaque geste compte. Le savoir, lorsqu’il arrive trop tard, semble peser aussi lourd que l’ignorance. Une vérité que les deux comédiens, Ahmed Lotfy et Jean Beavogui, ont su incarner avec intensité, maintenant le public en haleine tout au long de cette joute émotionnelle.

Hommage à Mustapha Ayad et bilan du festival

Cette soirée de clôture a également été marquée par un hommage vibrant à Mustapha Ayad, figure emblématique du théâtre algérien et véritable monument de sa génération. Un court reportage, retraçant les grandes étapes de sa carrière, a été diffusé devant une salle émue, rendant justice à l’héritage artistique de cet acteur hors pair.

Dans une ambiance chaleureuse, les certificats de participation ont été remis aux stagiaires ayant suivi les ateliers de formation organisés en marge du festival, témoignant de la volonté du festival d’associer création artistique et transmission de savoir.

Le commissaire du festival, Slimane Benaïssa, s’est réjoui du succès de cette édition, qui a rayonné non seulement dans la ville de Béjaïa mais également dans plusieurs communes environnantes. Il a salué la diversité des spectacles présentés et l’engagement du public, avant de donner rendez-vous pour la 15e édition, avec la promesse d’un théâtre toujours plus vivant, audacieux et rassembleur.

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