La Ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme (LADDH) a dénoncé ce 15 août le « crime inqualifiable » commis contre le jeune volontaire Djamel Bensmail assassiné le 11 août à Larbaâ Nath Irathen et a appelé à un débat urgent sur « la portée et les risques de violences » et de « haine » qui traversent notre société.
Dans un communiqué publié sur sa page Facebook et signé par son président, Me Noureddine Benissad, la LADDH, estime que « la mort tragique et horrible du jeune volontaire de Meliana, Djamel Bensmail, le 11 août à Larbaâ Nath Irathen, lynché, brûlé et dont le corps fut profané sur la place publique par un groupe d’individus, alors qu’il se trouvait à un moment donné entre les mains de la police, est une véritable catastrophe nationale. » Un « cataclysme », note l’ONG, « qui a créé un sentiment de colère, de honte et de désarroi généralisé au sein de la population. »
La LADDH dénonce « avec la plus grande force ce crime inqualifiable » et exige que l’enquête ouverte par le parquet « afin de juger, conformément à la loi et dans le calme et la sérénité, toutes les personnes impliquées de manière directe ou indirecte dans cet horrible crime ».
La LADDH ne manque pas de saluer la déclaration du père de Djamel Bensmail qualifiée de « digne ». Pour la LADDH, l’appel à l’unité nationale lancé par le père de Djamel Bensmail « malgré les circonstances effroyables et douloureuses de la disparition de son fils » est un exemplaire « sens de la responsabilité ».
La LADDH exhorte les Algériens « à éviter les amalgames et les simplifications, car ce crime abominable est loin d’être un événement ordinaire. »
« Cet acte dégradant et inhumain d’une violence inouïe doit tous nous interpeller en tant que citoyen et société. La violence qui l’a alimenté ne relève pas seulement du traitement pénal, mais d’un dysfonctionnement plus général », souligne encore l’Ong. Elle appelle, à cet effet, à une « prise de conscience et un véritable débat sur la portée et les risques de violences et de haine qui traversent notre société sont une urgence. »
La mort du jeune « Jimmy », conclu La LADDH, « doit incarner un moment de rupture et de prise de conscience pour l’avenir du pays. La responsabilité politique de l’État et celle morale de la société en sont engagées. »
L’autre Ligue des droit de l’Homme (LADH) avait dénoncé la veille un « ignoble assassinat » et a appelé à barrer la route à la « fitna ».