Du 20 au 24 septembre 2025, la ville de Constantine, capitale culturelle de l’Est algérien, accueille la 13ᵉ édition du Festival international du Malouf. Cet événement, qui se tiendra au Théâtre régional Mohamed-Tahar-Fergani (TRC), réunira plus de 140 artistes, musiciens et chanteurs, algériens et étrangers, issus d’une dizaine de pays.
Placé sous le slogan « Le Malouf : de l’école à l’universalité », le festival ambitionne de célébrer ce patrimoine musical séculaire tout en élargissant son rayonnement à l’échelle internationale.

Le Malouf, un art ancré dans l’histoire
Le malouf, genre musical emblématique de Constantine et de l’Est algérien, est l’une des trois grandes branches de la musique arabo-andalouse en Algérie, aux côtés de l’al-gharnati de Tlemcen et de al-sanaâ d’Alger.
Héritier du chant andalou, il se distingue par sa richesse mélodique et poétique, mêlant rigueur savante et émotions populaires. Comme l’a souligné Lyes Benbakir, commissaire du festival, lors de la conférence de presse du 13 septembre, cet événement vise à préserver ce trésor immatériel tout en le projetant vers de nouveaux horizons, avec pour ambition son inscription au patrimoine mondial de l’UNESCO.
Un programme riche et diversifié
Cette édition se distingue par un programme ambitieux, conçu pour toucher un public toujours plus large. Outre les six soirées prévues au TRC, des spectacles ont été organisés dès le 4 septembre dans plusieurs wilayas, notamment Skikda, Guelma, Mila, Alger, ainsi qu’à la maison de la culture Malek-Haddad de Constantine.
Ces animations de proximité renforcent l’accessibilité du malouf et son ancrage dans les territoires. La cérémonie d’ouverture sera marquée par le spectacle « Hadra ou Diwan », profondément enraciné dans les traditions musicales locales, suivi de moments forts tels que la soirée des « deux Tahar », rendant hommage à Mohamed-Tahar Fergani, figure emblématique du malouf constantinois, et à son homologue tunisien Tahar Gharssa.
La Tunisie, invitée d’honneur, sera représentée par trois grands interprètes, tandis que la participation de la chanteuse russo-syrienne Bouchra Mahfouz et de l’Espagnole Begoña Olavide, spécialiste de la musique arabo-andalouse, conférera une dimension internationale à l’événement.
Transmission et reconnaissance
Le festival met également l’accent sur la transmission et la valorisation des talents. Un beau-livre intitulé La nef du malouf : école de Constantine, fruit de quinze mois de recherches par des experts et universitaires, a été présenté en ouverture. Cet ouvrage scientifique se veut une référence pour documenter et transmettre cet art aux nouvelles générations.
Par ailleurs, des hommages seront rendus à des figures majeures du malouf, telles que Mohamed-Tahar Fergani, Taher Gharssa, Brahim Amouchi, Noubli Fadel, Amar Touhami et Salim Fergani, pour leur contribution à la pérennisation de ce genre musical.
Un festival tourné vers l’avenir
En soutenant les porteurs de projets et en ouvrant ses portes aux jeunes artistes, le festival s’engage à faire vivre le malouf comme un art dynamique et évolutif. Une sortie touristique sera également organisée pour les participants, renforçant l’attractivité de Constantine comme carrefour culturel. En conjuguant tradition et modernité, cette 13ᵉ édition illustre le rôle central de la ville dans la préservation et la promotion du malouf, tout en célébrant la diversité des trois écoles musicales algériennes héritées d’Al-Andalus : al-malouf, al-gharnati et al-sanaâ.Le Festival international du Malouf de Constantine s’impose ainsi comme un rendez-vous incontournable, où la musique devient un pont entre passé et avenir, entre racines locales et universalité.