Le 14e Festival international du théâtre de Béjaïa s’ouvre sous le signe de l’Afrique

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Le 14e Festival international du théâtre de Béjaïa s’ouvre sous le signe de l’Afrique

La ville de Béjaïa a accueilli ce vendredi la 14e édition du Festival international du théâtre, ouverte au Théâtre régional Abdelmalek Bouguermouh. Cette année, l’événement est placé sous le signe du théâtre africain, une thématique célébrant les cultures et les voix du continent, dans un esprit de dialogue et de fraternité.

Avant même le lever de rideau, un moment solennel a marqué la cérémonie d’ouverture : une gerbe de fleurs a été déposée à la place Patrice Lumumba, en hommage aux martyrs africains, rappelant ainsi la mémoire partagée et les luttes communes pour la liberté et la dignité.

Slimane Benaïssa, commissaire du festival, a souligné dans son allocution d’ouverture l’importance de cette orientation africaine. « Il s’agit, a-t-il déclaré, de se connaître entre pays frères, dans la richesse de nos diversités, sans passer par le miroir déformant du colonisateur. » Ce positionnement vise à encourager une relecture décoloniale des échanges culturels et à valoriser les langues, les récits et les esthétiques propres aux scènes africaines.

Plusieurs troupes venues du continent ont répondu à l’appel de Béjaïa : la Mauritanie, le Sénégal, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, la Tunisie et la Guinée sont représentés avec une programmation éclectique et engagée.

Pour inaugurer cette édition, les organisateurs ont fait le choix d’une œuvre à forte portée politique et émotionnelle : Palestine trahie, une adaptation libre signée Ahmed Rezzag d’après la célèbre pièce de Kateb Yacine. Produite par le Théâtre régional de Tizi Ouzou, la pièce dénonce avec force l’injustice persistante en Palestine, tout en interpellant le public sur le silence et la complicité qui entourent les crimes commis à l’encontre du peuple palestinien. Un choix audacieux, en résonance directe avec l’actualité internationale.

Durant huit jours, Béjaïa vibrera au rythme du théâtre africain. Au programme : Daybah (Mauritanie), Le Refus de la honte (Burkina Faso), El Bakhara (Tunisie), Les Confessions de mercenaires (Sénégal), Saaradj, la Vénus oblitérée (Côte d’Ivoire), Juste savoir (Guinée)

Chaque pièce apportera son lot de récits, de sensibilités et d’interrogations, révélant la vitalité et la diversité des écritures dramatiques africaines contemporaines.

En parallèle des représentations, un colloque de réflexion est prévu, intitulé : Les langues populaires dans le théâtre africain. Cette initiative, selon Benaïssa, s’inscrit dans une volonté de rapprochement, de reconnaissance mutuelle, mais aussi de travail scientifique sur les cultures et les mondes multiples qui façonnent l’Afrique d’aujourd’hui.

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