Le Premier secrétaire national du Front des forces socialistes (FFS), Youcef Aouchiche, a ouvert la Rencontre fédérale des élus de Tizi Ouzou par un discours dense, empreint de gravité et de patriotisme. Face aux élus locaux et aux militants, il a dressé un tableau sans concession de la situation politique du pays, tout en réaffirmant les positions historiques du parti : défense de l’unité nationale, de la souveraineté populaire et de la pluralité identitaire algérienne.
Une Algérie “une et indivisible”
Depuis Tizi Ouzou, terre qu’il a qualifiée de “forteresse du nationalisme et bastion des luttes démocratiques”, Aouchiche a d’abord rappelé l’attachement du FFS à l’unité du pays. “L’Algérie ne se négocie pas dans son intégrité pleine et entière”, a-t-il martelé, citant l’héritage de Massinissa, Jugurtha, Novembre et la Soummam pour légitimer une continuité historique “que ni empire ni colonisation n’ont pu altérer”.
Il a également fustigé sévèrement “les entreprises de division”, visant directement les courants séparatistes qu’il a qualifiés de “sectes sans légitimité ni base populaire”, alignées selon lui “sur des agendas étrangers hostiles au pays”.
Kabylie, “cœur battant de la nation algérienne”
Aouchiche a insisté longuement sur la place de la Kabylie dans le projet national du FFS. “Nous ne pouvons parler d’Algérie sans parler de Kabylie, et jamais de Kabylie sans la nation algérienne”, a-t-il affirmé, reprenant la célèbre phrase de Mouloud Mammeri : « Quand je travaille à la berbérité, c’est à l’Algérianité que je travaille. »
Le responsable politique a défendu une amazighité ouverte, enracinée et fédératrice, qui “ne soit ni le prolongement des projets orientalistes ni l’otage des schémas occidentalistes”.
Pour lui, la personnalité algérienne doit valoriser ses quatre référents majeurs : Islam, Amazighité, Arabité, Modernité.
Un pays à la croisée des chemins
Le Premier secrétaire a alerté sur “la convergence inédite de menaces” qui pèsent selon lui sur l’Algérie : instabilité régionale, ingérences étrangères assumées, recompositions géopolitiques aux frontières, fragilités internes accentuées par la fermeture politique et tensions sociales liées à l’érosion du pouvoir d’achat.
Selon lui, cette situation nourrit les extrémismes, le populisme et les tentatives de manipulation. “Le pays semble perdre sa boussole”, a-t-il averti, dénonçant la marginalisation des compétences et l’étouffement des espaces de débat.
Appel à une rupture politique et à un dialogue national
Aouchiche a plaidé pour une transformation profonde de la gouvernance. “Il faut rendre l’État à la Nation”, a-t-il déclaré, appelant à réhabiliter le politique, libérer l’expression citoyenne et ouvrir un véritable dialogue national avec l’ensemble des forces patriotiques. Il a critiqué avec vigueur la “gestion par le tout-sécuritaire, le verrouillage politique et l’achat de la paix sociale”, qu’il juge “dangereuse et contre-productive”. Pour le FFS, la seule issue réside dans un nouvel ordre politique, moderne et inclusif, fondé sur la souveraineté populaire et la participation citoyenne.“Les solutions seront politiques, ou elles ne seront pas”, a-t-il insisté.
Un avertissement et une main tendue
Tout en dénonçant les “idéologies déviantes et agitatrices” qui menacent la cohésion nationale, Aouchiche affirme que le pouvoir porte une responsabilité historique :
changer de paradigme, ouvrir les espaces politiques, syndicaux et médiatiques, et restaurer la confiance entre l’État et les citoyens.
“Les oppositions patriotiques sont prêtes à faire leur part”, a-t-il assuré.
Un appel à la hauteur du moment
Le discours s’est conclu par un rappel de l’enjeu fondamental : l’unité du peuple, la continuité de l’État national et la préservation de la souveraineté.“Le salut du pays exige de libérer la parole et l’initiative. Nos martyrs nous obligent.Vive l’Algérie unie, souveraine et démocratique.”










