La cour d’Alger a confirmé aujourd’hui la peine décidée en première instance contre l’écrivain Boualem Sansal, détenu depuis le mi-novembre dernier.
L’écrivain franco-algérien est, donc, condamné à cinq ans de prison ferme et 500 000da d’amende notamment pour « atteinte à l’unité nationale ». La magistrate a signifié au prisonnier qu’il avait 8 jours pour introduire une cassation devant la cour suprême. Une peine similaire à celle prononcée en première instance, par le tribunal de Dar El Beida, lors du procès qui s’est tenu le 27 mars dernier. Lors du procès en appel le 24 juin dernier, le parquet avait requis une peine de dix ans de prison ferme et un million de dinars d’amende.
Présent à la Cour pour assister au verdict de son client, son nouvel avocat, Maître Pierre Cornut-Gentille a déclaré qu’il, qu’il avait rencontré la veille, a-t-il précisé, « se portait bien ». Concernant les suites judiciaires de l’affaire à savoir la possibilité d’introduire une cassation auprès de la Cour suprême, l’avocat a indiqué qu’il allait « se concerter avec son client demain avant de prendre une quelconque décision ».
L’écrivain est, pour rappel, détenu depuis la mi-novembre pour avoir qualifié l’Algérie « d’un truc facile à coloniser » contrairement au Maroc qui était « un Etat » imprenable dans le media d’extrême droite français Frontières.
Devant la Cour, l’auteur du « Serment des barbares» avait soutenu qu’un procès était fait « à la littérature » à travers sa personne et qu’en tant que citoyen algérien et français, il avait le droit de se prononcer sur la politique des deux pays. Un droit permis, selon lui, par la Constitution.
Détenu depuis le 16 novembre 2024, Boualem Sansal est poursuivi pour « atteinte à corps constitués, atteinte à l’unité territoriale nationale, atteinte à l’ANP et intelligence avec une partie étrangère ». Le 27 mars 2025, il a été condamné à cinq ans de prison ferme par le tribunal de Dar El Beida, à Alger, une peine assortie d’une amende de 500 000 dinars. Dans le procès en appel, le procureur avait doublé, dans son réquisitoire, ces peines.
Le jeudi 20 mars 2025, le parquet de Dar El Beida avait requis une peine de 10 ans de prison ferme à l’encontre de l’écrivain. Après avoir révoqué ses avocats, dont le français François Zimeray, Boualem Sansal a choisi de se défendre seul face au tribunal.
En France où l’écrivain est très défendu par les milieux de droite et d’extrême-droite, des officiels ont demandé la libération de Boualem Sansal au motif qu’il était « âgé et malade ».