Le réalisateur espagnol Pedro Almodóvar a lancé, mercredi, un appel solennel au gouvernement de Madrid pour rompre toutes les relations diplomatiques, commerciales et institutionnelles avec Israël, en réaction au « génocide » en cours dans la bande de Ghaza.
Dans une vidéo publiée sur le compte Instagram de sa société de production El Deseo, le cinéaste oscarisé s’adresse directement au Premier ministre Pedro Sánchez, l’exhortant à « convaincre nos alliés européens de suivre le même chemin et de s’unir à ce rejet ». « Je suis Pedro Almodóvar, réalisateur de films, et je demande à notre gouvernement de rompre les relations diplomatiques, commerciales et de tout type avec l’État d’Israël en signe de répulsion face au génocide qu’il mène contre le peuple de Ghaza sous les yeux du monde entier », déclare-t-il.
La prise de position du septuagénaire a rapidement suscité une vague de réactions sur les réseaux sociaux. De nombreux internautes lui ont témoigné leur gratitude, saluant son engagement : « Pedro Almodóvar, toujours du bon côté de l’histoire », « Merci, Pedro. Fier de toi », ou encore « Pedro, tu ne déçois jamais ». Quelques voix se sont toutefois amusées à commenter son apparence, ironisant sur son pull bleu de marque porté dans la vidéo.
Ce n’est pas la première fois qu’Almodóvar se prononce publiquement sur le conflit. En mai dernier, en marge du Festival de Cannes, il avait cosigné avec d’autres artistes espagnols, dont Javier Bardem, une lettre dénonçant le « silence » face aux attaques israéliennes à Ghaza.
L’Espagne est aujourd’hui l’un des États européens les plus critiques à l’égard du gouvernement de Benyamin Netanyahou. Pedro Sánchez a lui-même qualifié, en juin, la guerre menée par Israël à Ghaza de « génocide », un terme rarement employé par les dirigeants occidentaux. En mai 2024, son gouvernement avait officiellement reconnu l’État de Palestine, en coordination avec l’Irlande et la Norvège.
Selon les bilans disponibles, l’attaque du 7 octobre 2024 par le Hamas a causé la mort de 1 219 personnes côté israélien, principalement des civils. Les représailles israéliennes ont, elles, provoqué la mort d’au moins 62 819 Palestiniens à Ghaza, en majorité des civils, selon le ministère de la santé du territoire, dont les données sont jugées fiables par l’ONU.