Le choix porté, par le Président Abdelmadjid Tebboune, sur Sifi Ghrieb pour assurer l’intérim à la tête du gouvernement marque l’ascension d’un profil technocratique au parcours étroitement lié au monde industriel et scientifique.
Âgé de 49 ans, Sifi n’est pas un inconnu des milieux économiques. Docteur en chimie physique des matériaux de l’Université Badji Mokhtar d’Annaba, il a fait de la valorisation de la recherche scientifique au service du développement industriel son cheval de bataille. Son arrivée à la primature consacre ainsi un parcours mené loin des sentiers classiques de la politique, mais solidement ancré dans l’ingénierie industrielle et la gestion des grands projets.
Avant sa nomination au poste de ministre de l’Industrie et de la Production pharmaceutique en novembre 2024, il a occupé des postes de premier plan dans plusieurs structures stratégiques : président du Conseil d’administration de la société algéro-qatarie de sidérurgie (AQS), PDG de l’Entreprise nationale de récupération (ENR), et patron de l’Université industrielle relevant de son ministère de tutelle. Ses responsabilités l’ont également conduit à piloter la recherche appliquée au Centre d’études et de services techniques de l’industrie des matériaux de construction (CETIM), puis à diriger le Centre de formation aux métiers du ciment du groupe GICA.
Homme de projets, Gharib Seifi s’est distingué par des initiatives marquantes : le lancement du premier forage pétrolier utilisant du ciment local, la supervision de la fabrication du premier moteur marin algérien, ou encore la mise en place d’un système national de veille stratégique et d’intelligence économique pour les groupes industriels. Il s’est également impliqué dans la riposte nationale contre la pandémie de la COVID-19, en supervisant la conception de plusieurs prototypes d’équipements médicaux.
Reconnu pour son pragmatisme et son approche tournée vers l’innovation, il a contribué à rapprocher l’université et l’entreprise à travers la création de l’Université industrielle, destinée à tisser des passerelles entre recherche, formation et besoins productifs. Sa trajectoire lui a valu en 2021 la troisième place au Prix national de l’innovation.
Sa nomination à la tête du gouvernement intervient dans un contexte délicat où les défis économiques et sociaux imposent des choix clairs en matière de diversification et d’innovation. Considéré comme un homme de dossiers plus que de discours, Ghrieb incarne l’idée d’un exécutif recentré sur l’efficacité, la rationalité économique et le soutien aux filières stratégiques, de la sidérurgie à la pharmacie.