Crise inédite entre la Tunisie et le Maroc autour du dossier sahraoui. La Tunisie, pays hote de cette nouvelle édition du au sommet Japon-Afrique (Ticad), s’est retrouvé face à une crise diplomatique ouverte avec le Maroc. Ce dernier, qui accuse Tunis d’avoir « heurté profondément les sentiments du peuple marocain », a décidé de rappeler son ambassadeur à Tunis.
La Tunisie, à son tour, a annoncé ce 27 août le rappel de son ambassadeur au Maroc estimant que l’accueil à Tunis du président sahraoui, Brahim Ghali, par le président tunisien Kais Saied, est un traitement réservé à tous les présidents et chefs de gouvernement venus assister au sommet Japon-Afrique (Ticad).
En annonçant le rappel de son ambassadeur, Tunis a assuré avoir « maintenu sa totale neutralité sur la question du Sahara occidental dans le respect de la légitimité internationale », prônant une « solution pacifique et acceptable par tous ».
« La Tunisie respecte les résolutions des Nations Unies et celle de l’Union africaine », a précisé le ministère des Affaires étrangères tunisien. « Contrairement à ce qui a été dit dans la déclaration marocaine », la RASD avait reçu une « invitation directe » du président de la Commission africaine, a-t-il ajouté.
Le Maroc a annoncé le rappel de son ambassadeur à Tunis et l’annulation de sa participation au sommet alors qu’il avait assisté aux sommets précédents en présence des sahraouis, membres à part entière de l’UA.
Vendredi, Rabat a qualifié l’accueil de M. Ghali à la Ticad d' »acte grave et inédit, qui heurte profondément les sentiments du peuple marocain ».
Le Maroc estime que la Tunisie a invité « unilatéralement » M. Ghali au sommet « contre l’avis du Japon et en violation du processus de préparation ».
La question du Sahara occidental, ex-colonie espagnole considérée comme territoire non autonome par la communauté internationale est un dossier sur la table de la quatrième commission de décolonisation de l’ONU depuis 1975.