Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a réaffirmé, vendredi soir lors de son entrevue périodique avec des représentants des médias nationaux, la volonté de l’État de poursuivre les réformes engagées dans tous les domaines pour renforcer son indépendance politique et économique. Il a assuré que « les choses avancent comme prévu, conformément aux perspectives tracées jusqu’à la fin de l’année 2025 et 2027, voire même jusqu’à la fin du mandat présidentiel ».
Diffusée sur les chaînes nationales de télévision et de radio, l’entretien a été l’occasion pour le chef de l’État de dresser un large bilan de ses actions, tout en assurant que ses engagements pris devant les citoyens « seront honorés ».
Une économie en transformation
Le président a mis en avant les performances enregistrées sur le plan économique, estimant que l’Algérie est « à l’abri des crises » et affirmant que tous les indicateurs sont au vert : « le taux d’inflation a été ramené de plus de 9 % à 4 %, les réserves de change atteignent 70 milliards de dollars, et nous ne contractons aucune dette extérieure ».
Il a insisté sur le fait que l’Algérie poursuivait son chemin vers une économie diversifiée : « Il ne s’agit pas d’austérité, mais de bonne gouvernance ». À ses yeux, le pays s’éloigne progressivement de la dépendance aux hydrocarbures : « Le marché pétrolier fait l’objet de contradictions, d’où l’impératif pour l’Algérie de ne pas en dépendre ».
Concernant les transferts sociaux, il a indiqué qu’ils oscillent entre 13 et 14 milliards de dollars par an, en assurant qu’ils « n’entraînent pas de déficit sur le plan économique ». Il a également dénoncé les voix « stipendiées » qui « sèment la déception au sein du peuple ».
Relance de l’investissement et industrialisation
Le président de la République a annoncé que « 80 à 85 % des objectifs fixés en matière d’investissement et de relance du développement » ont été atteints. Il a précisé que plus de 13.000 projets d’investissement ont été enregistrés à travers le pays.
Dans le secteur de l’industrie automobile, il a salué la dynamique actuelle et révélé que « certains modèles de véhicules qui seront produits localement ont déjà été identifiés, avec un taux d’intégration qui atteindra au moins 40 % ». Il a souligné que « l’importation de véhicules ne sera autorisée qu’en présence d’un réseau de services après-vente ».
L’agriculture devient un pilier économique
Le président Tebboune s’est réjoui des performances agricoles, en particulier dans la filière céréalière. Il a annoncé que « l’Algérie a atteint, pour la première fois depuis 63 ans, l’autosuffisance en blé dur », tout en ajoutant que les capacités nationales de stockage atteindront « neuf millions de tonnes grâce au programme national de réalisation de silos ».
Il a estimé que la valeur de la production agricole nationale devrait atteindre 38 milliards de dollars cette année, mettant en avant les réussites enregistrées dans plusieurs wilayas.
L’essor des startups
Le chef de l’État a exprimé sa satisfaction quant à l’évolution de l’écosystème numérique et entrepreneurial : « En 2019, il y avait 200 startups. Aujourd’hui, il y en a 9.000. Nous comptons atteindre les 20.000 à la fin du mandat présidentiel ».
Certaines startups sont déjà cotées en bourse, a-t-il indiqué, en saluant le rôle des universités devenues des incubateurs d’innovation.
Politique étrangère : bon voisinage et fermeté
Sur le plan diplomatique, le président a rappelé que « l’Algérie ne s’immisce pas dans les affaires intérieures du Mali » mais qu’elle « intervient lorsque cela lui est demandé ». Il a affirmé que « personne n’a défendu l’unité du Mali et de son peuple plus que l’Algérie » et que « la solution est chez les Maliens ».
Tebboune a également réitéré l’engagement de l’Algérie en faveur des causes sahraouie et palestinienne, et son attachement au principe du non-alignement : « L’Algérie est fidèle au principe du non-alignement auquel elle a adhéré en 1955 ».
Interrogé sur la sécurité régionale, il a rassuré : « L’Algérie dispose d’une expertise suffisante pour combattre le terrorisme. Ses frontières sont protégées, son armée est forte et ses services de sécurité possèdent une grande expérience dans ce domaine ».
Un État à l’écoute des citoyens
Enfin, le président de la République a assuré que l’État s’attelait à garantir la dignité du citoyen : « Le citoyen commence à percevoir un changement positif notable dans plusieurs secteurs », a-t-il déclaré, tout en évoquant la nécessité d’améliorer la performance dans certains ministères. « La révision est nécessaire pour les secteurs à faible activité, comme il est d’usage dans d’autres pays », a-t-il précisé.