Les relations entre la France et l’Algérie connaissent un nouvel épisode de tensions, cette fois autour de la question des visas, notamment ceux concernant les passeports diplomatiques et de service. Dans un communiqué publié ce Tensions franco-algériennes : l’Algérie promet une réciprocité stricte face aux violations françaises sur les visaslundi, le ministère algérien des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines a dénoncé les récentes pratiques françaises, accusées de manquer aux engagements bilatéraux et de violer l’Accord de 2013 qui régit l’exemption de visas pour ces catégories de passeports.
Pour Alger, la France a adopté une attitude « curieuse et douteuse » en annonçant ses décisions via des fuites orchestrées dans des médias sélectionnés, contournant ainsi les canaux diplomatiques officiels. Le communiqué souligne que l’Algérie n’a reçu aucune notification formelle de la part de la France, en violation des dispositions de l’Accord de 2013, notamment son article 8. Le chargé d’affaires de l’ambassade de France à Alger, convoqué à quatre reprises par le ministère algérien, n’aurait fourni aucune clarification ni instruction officielle de Paris.
Le gouvernement algérien rejette catégoriquement l’accusation française selon laquelle l’Algérie aurait initié les violations de cet accord. Il rappelle que c’est la France qui, dès 1986, a proposé l’exemption de visas pour les passeports diplomatiques, une proposition initialement refusée par Alger. Ce n’est qu’en 2007, après plusieurs relances françaises, qu’un premier accord bilatéral a été conclu, suivi d’un nouvel accord en 2013, élargissant l’exemption aux passeports de service, toujours à l’initiative de la France.
Face à ce que l’Algérie considère comme une suspension de facto de l’Accord de 2013, sans respect des procédures prévues, le gouvernement algérien annonce qu’il appliquera « une réciprocité stricte » proportionnelle aux manquements français. Le communiqué précise qu’Alger n’a jamais été particulièrement attachée à cet accord et qu’elle n’en était pas à l’origine.
Cette escalade verbale s’inscrit dans un contexte de relations déjà tendues entre les deux pays, marquées par des désaccords sur des dossiers historiques et politiques. La question des visas, bien que technique, devient ainsi un nouveau point de friction, illustrant les défis persistants dans le dialogue bilatéral franco-algérien.