Un an après le début de son second mandat, le président Abdelmadjid Tebboune dresse un bilan économique où s’entremêlent réalisations concrètes et projets d’envergure. Depuis le 7 septembre 2024, l’Algérie avance sur une trajectoire qu’il veut ambitieuse : hisser le pays au rang d’économie émergente à l’horizon 2027.
Le chef de l’État n’a cessé de répéter son objectif : porter le produit intérieur brut à 400 milliards de dollars dans les deux prochaines années. Pour ce faire, il mise sur une réindustrialisation massive et une mobilisation de toutes les forces vives de la nation. L’Agence algérienne de promotion de l’investissement fait état de plus de 13 700 projets enregistrés, représentant un volume de 6 000 milliards de dinars, une dynamique qui doit replacer l’industrie au cœur de la croissance. L’ambition affichée est claire : faire grimper sa part à près de 14 % du PIB, contre un niveau jugé insuffisant ces dernières années.
Mais le bilan présidentiel ne se limite pas aux chiffres macroéconomiques. Sur le terrain social, Tebboune a voulu marquer les esprits avec une politique volontariste dans le logement. Deux millions de nouvelles habitations ont été livrées, sur un programme global de 3,5 millions attendu d’ici 2027. « Un toit pour chaque famille » reste le slogan phare, dans un pays où la demande demeure pressante. Le président promet également de résoudre la question sensible de l’eau, avec des investissements dans les infrastructures hydriques, et de réduire la dépendance aux importations de matières premières pour l’industrie locale.
L’agriculture, autre pilier stratégique, a bénéficié d’une orientation écologique affirmée. Plus de 60 % des terres irriguées fonctionnent désormais avec des techniques économes en eau. Le « barrage vert », relancé avec vigueur, s’étend à 300 000 hectares supplémentaires. Quelque 423 millions d’arbres ont déjà été plantés, dont 300 millions dans le cadre d’opérations de reboisement, signe d’une volonté de conjuguer autosuffisance alimentaire et transition écologique.
Le budget 2025 s’inscrit dans cette logique de soutien à la relance, sans nouvelle charge fiscale pour les citoyens. L’État a promis la création de 450 000 emplois, tout en mettant en place une agence de contrôle pour mieux encadrer la dépense publique. Dans les secteurs structurants, l’accent est mis sur les grands projets industriels, à l’image de la mine de fer de Ghar Djebilet, appelée à atteindre une production de trois millions de tonnes cette année.
Au fil de ces annonces et réalisations, Tebboune entend consolider son image d’homme d’action, soucieux de moderniser l’économie tout en préservant la dimension sociale. Toutefois, les observateurs rappellent que les défis demeurent : dépendance persistante aux hydrocarbures, climat des affaires encore fragile, et nécessité d’attirer davantage d’investissements étrangers.
En attendant, le président campe sur sa feuille de route. « L’Algérie sera un pays émergent dans deux ans », répète-t-il. Un pari audacieux dont le premier anniversaire de ce second mandat trace les contours : des logements sortis de terre, des projets industriels en chantier, une agriculture réinventée, et un horizon qui se veut, coûte que coûte, celui de l’émergence.