L’essayiste, femme de lettres et pédagogue algérienne El Djouher Amhis Ouksel s’est éteinte jeudi à son domicile à Alger, à l’âge de 97 ans, ont indiqué ses proches.
Née en 1928 au village d’Ath Yenni, dans la wilaya de Tizi Ouzou, la défunte laisse derrière elle un parcours riche et exemplaire, marqué par un engagement constant pour la transmission du savoir et la valorisation du patrimoine littéraire algérien.
Enseignante de formation, elle a gravi les échelons du système éducatif jusqu’à devenir inspectrice de l’éducation nationale en 1968, après plus d’une décennie consacrée à l’enseignement. À sa retraite en 1983, elle s’est entièrement tournée vers l’écriture, consacrant son énergie à la promotion de la lecture auprès de la jeunesse algérienne.
Érudite et passionnée, El Djouher Amhis Ouksel est l’auteure de nombreux ouvrages et articles valorisant la littérature algérienne. Elle est notamment connue pour sa série intitulée « Lectures », dans laquelle elle proposait des résumés commentés d’œuvres majeures signées par des figures comme Assia Djebar, Taos Amrouche, Mohamed Dib, Mouloud Feraoun, Malek Ouary, Abdelhamid Benhadouga, Rachid Mimouni, Tahar Djaout ou encore Kateb Yacine. Par son style clair et pédagogique, elle invitait les jeunes lecteurs à découvrir ces œuvres dans leur intégralité, éveillant leur curiosité littéraire.
Tout au long de sa vie, elle a été saluée comme une voix forte et discrète à la fois, soucieuse de rendre la culture accessible à tous. En 2016, un documentaire lui a été consacré, « El Djouher Amhis, une femme d’exception », suivi en 2018 par un clip-hommage du poète et artiste Rachid Rezagui.
Plus récemment, en décembre 2024, un hommage émouvant lui avait été rendu dans son village natal d’Ath Yenni, en présence d’élus, d’écrivains, d’artistes et de membres d’associations culturelles, notamment les Amis de la Rampe Louni-Arezki de la Casbah d’Alger.
El Djouher Amhis Ouksel a été inhumée aujourd’hui au cimetière de Sidi Yahia à Alger, après la prière d’El Asr.
