L’obsession anti-algérienne du JDD : quand Macron devient le messager d’Alger

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L’obsession anti-algérienne du JDD : quand Macron devient le messager d’Alger

“Reconnaissance de la Palestine : Macron offre un triomphe diplomatique à l’Algérie” titre le JDD dans ce qui est censé être une analyse de politique étrangère française. On découvre à la lecture de l’article un feuilleton paranoïaque où l’Algérie tire les ficelles, dicte les gestes de l’Élysée, et distribue les cartes de membre à l’extrême gauche. Le Journal du Dimanche (JDD) ne commente pas la décision de Macron de reconnaître l’État de Palestine — il y voit surtout « un triomphe diplomatique de l’Algérie ».


« En reconnaissant l’État de Palestine, Emmanuel Macron s’aligne ainsi sur la position d’Alger… ».

Amusant de voir qu’un geste diplomatique du président français devient une soumission. Le président français, censé incarner le « en même temps », serait désormais « réduit à son domaine réservé », comme l’écrit le JDD — une manière élégante de dire qu’il ne gouverne plus, il obéit. « Voir Paris reprendre à son compte l’obsession diplomatique algérienne ressemble moins à un geste de paix qu’à une capitulation politique. »


Capitulation, obsession, alignement… C’est presque une prise de la Bastille par l’ambassade d’Algérie. Même Jean-Luc Mélenchon, selon le journal, serait « rattaché idéologiquement à l’Algérie », comme si Alger distribuait des accréditations idéologiques à la gauche française.


Et bien sûr, le refrain final : quoi que fasse la France, « l’Algérie en voudra toujours plus ». On croirait lire le scénario d’une série paranoïaque : chaque communiqué d’Alger devient un épisode, chaque geste français une concession, chaque silence une complicité. La prochaine fois que Macron change de cravate… ce sera sans doute une faveur faite à Alger.

Paranoïa


Pour comprendre cette lecture obsessionnelle, il faut aussi regarder qui parle. Le JDD n’est plus tout à fait un journal comme les autres. Racheté par le groupe Lagardère, désormais dans le giron de Vincent Bolloré, il a vu sa rédaction se vider après la nomination d’un directeur de publication issu de l’extrême droite, Geoffroy Lejeune, ancien de Valeurs Actuelles. Une bronca sans précédent : près de 95 % des journalistes ont refusé de signer sous sa direction, dénonçant une mise au pas idéologique.


Depuis, le journal du dimanche s’est transformé en organe de combat, où l’Algérie devient le repoussoir idéal, le spectre commode, le coupable par défaut. Une ligne éditoriale qui confond diplomatie et fantasme, politique étrangère et règlement de comptes mémoriel.


Dans ce récit, l’Algérie n’est jamais un partenaire, un acteur régional, ou un pays avec ses propres contradictions. Elle est une entité monolithique, manipulatrice, toujours en embuscade. Et Macron, dans ce théâtre d’ombres, n’est plus président : il est quasiment le messager d’Alger.

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