La troisième journée du Festival du court métrage de Timimoun s’est poursuivie à la salle de cinema Malek Benabi avec l’ouverture de la sélection algérienne.
La séance débute avec Coup de pouce, portrait d’un homme qui peine encore à trouver sa place à l’âge adulte. Le film explore la persistance des blessures d’enfance, ces failles silencieuses qui ressurgissent dans nos vies sans prévenir.
Le deuxième film, Véritas de Thomas Castaing, propose seize minutes d’immersion dans l’obsession d’un réalisateur déterminé à mettre en scène un crime. À force de vouloir capter la vérité, il finit par brouiller les frontières entre fiction et réalité, jusqu’à ne plus distinguer ce qu’il filme de ce qu’il vit. Un exercice de style intrigant où l’expérimental glisse subtilement vers le réel.
Noudjoum de Samia Kadiri poursuit la séance avec un hommage à l’Ahelil, à la force du désert et à la mémoire qu’il porte. À travers le retour d’une immigrée sur sa terre natale, le film devient une quête de racines, un geste tendre pour renouer avec ce qui avait été laissé derrière.
Avec Sans vous, Nadjib Oulebsir évoque le délitement des liens familiaux et la solitude des aînés. Un père souffre en silence de l’absence de ses enfants ; il finit par commettre l’irréparable pour les faire venir. Un drame social où se mêlent absence, solitude et fragilisation des attachements essentiels.
La projection se poursuit avec Résultats positifs de Nidal Mellouhi, un huis clos tendu où un couple d’immigrés fait face à une décision d’expulsion. Le film capte l’attente, la peur et le poids de l’incertitude, jusqu’au retournement final qui apporte un souffle inattendu : un départ accepté comme une délivrance.
En soirée, Victime Zéro d’Amine Benthameur plonge dans la culpabilité et la quête de liberté à travers le récit sombre d’un jeune homme qui vend son frère aux mains de trafiquants. Un thriller psychologique où la faute devient un piège sans issue.
Le film éthiopien Alazar clôt la nuit comme une claque esthétique : une œuvre où croyances populaires et foi s’entrelacent sous la tension permanente du manque d’eau. Une poésie brute portée par le vertige d’un monde assoiffé.
Une troisième journée dense, traversée par de fortes préoccupations sociales, où chaque film rappelle à sa manière ce qui nous relie — et parfois, ce qui nous échappe.










