Il y a vingt ans la Kabylie s’apprêtait à célébrer le 21e anniversaire du printemps berbère. A deux jours de cet évènement marquant éclatait, ce que l’on a baptisé, par la suite, le « Printemps noir ».
Le 18 avril 2001 précisément, Massinissa Guermah, 18 ans, est grièvement blessé par balles dans les locaux de la gendarmerie de Béni-Douala à Tizi Ouzou. Le jeune lycéen succombe à ses blessures deux jours plus tard à l’hopital Mustapha à Alger
Des émeutes éclatent alors. La répression ne s’est pas faite attendre. Le sang a continué à couler alors que les responsables de l’époque jetaient encore de l’huile sur le feu avec des déclarations irresponsables. Feu Yazid Zerhouni avait même qualifié le lycéen assassiné de « voyou ». C’est l’embrasement dans toute la Kabylie.
Les jeunes révoltés réclamait alors le départ des gendarmes de toute la région. Les manifestations ont vite tourné à des affrontements avec les forces de sécurité qui ont tiré à balles réelles. Le sang coule à nouveau. Massinissa Guermah n’est plus la seule victime. Le triste bilan de cette répression féroce et l’entêtement d’un pouvoir à vouloir régler un crime dans les locaux d’une institution par la force, sera 126 morts et des milliers de blessés.
Le printemps noir et aboutissement des principales revendications identitaires
C’est aussi suite à la manifestation grandiose du 14 juin, que Ali Benflis, chef du Gouvernement à l’époque décide d’interdire les manifestations dans la capitale. Une interdiction qui n’a été levée que par la force des manifestations du Hirak en février 2à19 et qui ont aboutit à la démision de Bouteflika après 20 ans de pouvoir.
Les revendications des manifestants du printemps berbère n’ont certes pas été toutes satisfaites. Mais Bouteflika, pour désamorcer la crise, introduit une réforme constitutionnelle le 10 avril 2002 à l’approche des Législatives reconnaissant le tamazight langue nationale.
Ce n’est pas le seul droit arraché par ceux qui ont porté haut les revendications identitaires. En 2016, à la faveur d’une autre révision constitutionnelle, le tamazight est consacré deuxième langue officielle du pays aux côtés de l’arabe lors d’une révision de la Constitution en 2016. Yennayer, le nouvel an amazigh, est décrété fête nationale en 2017.