Le président américain Joe Biden avait promis, durant sa campagne électorale, de faire de l’Arabie saoudite (et donc de Mohamed Ben Selmane) un « paria » en punition de l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi dans le consulat saoudien à Istanbul. Ce n’est plus à l’ordre du jour, rapporte aujourd’hui, le New York Times, qui indique que le président américain va se rendre au cours de ce mois en Arabie Saoudite et rencontrer Mohamed Ben Selmane.
L’indignation « morale » fait place ainsi à la realpolitik, l’objectif étant d’amener l’Arabie saoudite à pomper plus de pétrole et à isoler la Russie, liée d’ailleurs à Ryad dans le cadre de l’OPEP+. A la suite de l’assassinat de Jamal Khashoggi en 2018 dont le corps, selon les révélations des écoutes turques, avait démembré, les services de renseignements américains avaient jugé que le prince héritier, Mohamed Ben Salman, était le donneur d’ordre de l’assassinat.
« La visite représente le triomphe de la realpolitik sur l’indignation morale, selon des experts en politique étrangère » indique le New York Times qui souligne qu’à la suite de la guerre en Ukraine, M.Biden estime nécessaire de « courtiser d’autres producteurs d’énergie pour remplacer le pétrole de Moscou et stabiliser les marchés mondiaux. » C’est la « victoire » de Mohamed Ben Salmane qui, selon le Wall Street Journal du 8 mars, aurait refusé de répondre à un appel téléphonique de Joe Biden au début de la guerre en Ukraine.