Le Front de libération nationale (FLN) réagit à la décision du président français Emmanuel Macron de demander « pardon » aux Harkis.
« Les Algériens considèrent ceux qui ont vendu leur pays au prix le plus bas comme de simples traîtres, peu importe comment la France a essayé, par les lois de la honte, de blanchir leurs pages noires. Il confirme également qu’honorer les traîtres n’effacera pas de l’histoire la lutte du peuple algérien pour arracher son indépendance, grâce aux sacrifices des martyrs », écrit le FLN dans une déclaration publiée sur sa page officielle sur Facebook.
Lundi 20 septembre 2021, le président français Emmanuel Macron a demandé « pardon » aux harkis, supplétifs de l’armée coloniale française en Algérie, lors d’une cérémonie officielle à l’Elysée.
« Au nom de la France, je dis aux Harkis et à leurs enfants, à voix haute et solennelle, que la République a contracté à leur égard une dette. Aux combattants, je veux dire notre reconnaissance. Nous n’oublierons pas. Aux combattants abandonnés, à leurs familles, qui ont subi les camps, la prison, le déni, je demande pardon », a-t-il déclaré.Il a annoncé la préparation d’un projet de loi sur « la reconnaissance et la réparation » à l’égard des harkis.
« Une provocation publique envers les Algériens »
« Le FLN condamne fermement la tentative des autorités françaises d’honorer les harkis, et considère ces pratiques, qui se renouvellent chaque année, comme une provocation publique envers les Algériens, et souligne que l’établissement de relations d’égalité avec la France, fondées sur des bénéfices communs pour les deux peuples, ne viendra pas sans tenir compte de l’Histoire et aborder les fichiers de la mémoire, qu’il faut assainir des résidus coloniaux », ajoute le parti.
Et d’ajouter : »La France consacre une journée aux harkis et la considère comme une journée pour ses « hommes héroïques », mais veut qu’il ravive tout ce qui touche à la trahison, et ravive ainsi les blessures des Algériens, et une tentative désespérée de la France de créer un colonialisme civilisé, qui ne peut effacer l’ampleur de la barbarie qui a laissé des millions de martyrs et de victimes de l’oppression coloniale ».
Pour le FLN, l’honneur, « dont jouissent ceux qui ont trahi leur patrie, l’Algérie », est considéré comme un soutien et une reconnaissance de la trahison. « Que la France devrait avoir honte d’annoncer, d’autant plus qu’il est conforme à la politique de la France de refuser de s’excuser et de reconnaître les crimes commis au cours de la période coloniale », insiste le parti.
Le FLN souligne que l’institution par le président Abdelmadjid Tebboune de la Journée nationale de la mémoire (le 8 mai de chaque année) résume l’adhésion de l’Algérie à « l’exigence d’un règlement global du dossier de la mémoire, fondée sur la reconnaissance définitive et globale de la France et ses excuses franches et publiques pour ses crimes contre le peuple algérien ».