Les Etats-Unis ont mené un raid aérien en Syrie dans la soirée du jeudi 25 février 2021. La cible de ces frappes américaines sont des groupes armés « soutenus par l’Iran », selon le Pentagone.
Le ministère de la Défense américain a annoncé, tôt dans la matinée de ce vendredi 26 février, que les frappes aériennes ont été autorisées par le président Joe Biden, fraîchement élu.
« Le raid a ciblé une infrastructure utilisée par les groupes armés soutenus par l’Iran dans l’Est de la Syrie. Plus précisément, les frappes ont détruit plusieurs installations à un point de contrôle frontalier utilisé par un certain nombre de groupes armés, notamment Kataib Hezbollah et Kataib Sayyid al-Shuhada », a indiqué le Pentagone dans un communiqué.
L’ordre de mener ces frappes a été donné, selon la même source, en réponse aux récentes attaques contre le personnel des États-Unis et de la coalition en Irak et à des menaces « toujours en cours contre ce personnel.
Opération « défensive »
John Kirby, porte-parole du Pentagone, a qualifié cette opération militaire de « défensive ». « Les frappes ont détruit trois camions de munitions (…) Il y a beaucoup de morts. Au moins 17 combattants ont péri selon un bilan préliminaire, tous membres du Hachd al-Chaabi », a indiqué à l’agence AFP, Rami Abdel Rahmane, le directeur de l’OSDH (Observatoire syrien des droits de l’homme).
Hachd al-Chaabi, unités de mobilisation populaire, est une alliance paramilitaire regroupant plusieurs groupes et revendiquant près de 100.000 hommes.
Le 22 février 2021, des roquettes sont tombées non loin de l’ambassade des Etats Unis à Baghdad. Des tirs ont visé le 20 février la base aérienne irakienne de Balad, blessant un employé irakien d’une entreprise américaine chargée de la maintenance des chasseurs F-16. Et, le 15 février, des roquettes ont touché l’aéroport d’Erbil au nord de l’Irak. Deux personnes ont été tuées, dont un entrepreneur civil étranger travaillant avec la coalition.
Les organisations ciblées n’ont pas revendiqué les attaques en Irak
Les organisations citées par le Pentagone n’ont pas revendiqué ces attaques. Et le Pentagone n’a apporté aucune preuve de leur responsabilité. « Nous sommes certains que notre cible a été utilisée par la milice qui a mené les attaques récentes contre des intérêts occidentaux en Irak. Avec le temps, nous aurons plus de précisions », s’est contenté de dire le général à la retraite Lloyd Austin, secrétaire à la Défense. En 2003, Lloyd Austin était parmi les commandants qui ont dirigé l’invasion de l’Irak avant de participer aux opérations militaires en Afghanistan. Selon lui, les Etats-Unis ont aidé les Irakiens à développer leurs services de renseignements.
John Kirby a précisé que Washington a informé ces alliés sur le raid aérien. « Cette opération envoie un message sans équivoque que le président Biden ne restera pas sans réaction pour protéger le personnel américain et de la coalition. Dans le même temps, nous avons agi de manière délibérée en vue d’apaiser la situation générale dans l’est de la Syrie et en Irak », a-t-il déclaré.
La Russie condamne les frappes américaines
La Russie a fermement condamné les frappes américaines en Syrie.
Nous appelons au respect inconditionnel de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de la Syrie », a déclaré Maria Zakharova, porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, citée par Reuters. Moscou n’a pas précisé si les Etats-Unis avaient averti la Russie avant de mener leurs frappes. La Russie est présente militairement sur le terrain en Syrie.