L’entrepreneuriat social est le développement d’un projet qui répond essentiellement à un besoin de la collectivité. Cette manière d’entreprendre, solidaire et responsable, gagne en popularité en Algérie. À Alger, l’incubateur social “The Algerian Center for Social Entrepreneurship” (ACSE) forme une trentaine de porteurs de projets annuellement.
ACSE a pour but de promouvoir l’entrepreneuriat social et de fédérer, soutenir et accompagner les entrepreneurs sociaux dans la création de leurs entreprises. La directrice de l’incubateur, Meriem Benslama, affirme que l’Algérie est un terrain fertile pour les projets à caractère social. Logement, santé, service à la personne, culture, éducation, mobilité, et bien d’autres domaines, peuvent être inspirants pour pour des projets sociaux.
“L’entrepreneuriat social est un mode où l’entrepreneur résout un problème social ou environnemental. L’idée n’est pas de faire uniquement du profit. Une partie des gains générés est réinvestie au profit du projet”, définit Meriem Benslama.
Le caractère social d’une entreprise ne réside pas uniquement dans le produit ou service qu’elle commercialise. Une entreprise qui décide de ne recruter que des personnes éloignées du marché du travail devient une entreprise sociale, quelque soit son activité.
Cependant des confusions entourent encore l’entrepreneuriat social. Pour Meriem Benslama, les gens le confondent souvent avec de la charité. Ils ont du mal à concevoir la démarche entrepreneuriale, fait-elle remarquer. Pourtant, un entrepreneur social prend des risques, engage des ressources, créé de l’emploi comme tout autre entrepreneur.
“Il n’existe pas de statut juridique pour l’entrepreneur social en Algérie, ce qui amplifie cette confusion. Il peut s’exercer comme un entrepreneur associatif ou il choisit la forme entreprise, et dans les deux cas c’est problématique pour lui. Un entrepreneur qui règle une problématique sociale ou environnementale ne devrait pas payer des impôts et taxes comme une entreprise qui peut même créer des problèmes sociaux et environnementaux”, informe la directrice de l’incubateur.
À l’incubateur “The Algerian Center for Social Entrepreneurship”, l’équipe s’apprête à lancer un appel à projet pour la cinquième promotion. Depuis son lancement, une quinzaine d’entrepreneurs sont accompagnés chaque six mois pour mettre sur pied un projet à impact social et environnemental.
“Nous sélectionnons des projets qui ont déjà été testés. Les six premiers mois sont consacrés à l’incubation, pendant laquelle le porteur de projet parvient à valider sa phase test et créer l’entreprise. Une fois l’entreprise créée, vient le programme “amorçage” qui règle toutes les problématiques auxquelles une jeune entreprise est confrontée”, souligne Meriem Benslama.
L’accompagnement de l’entrepreneur social à l’incubateur ACSE passe par plusieurs étapes, notamment la montée en compétences qui est liée à la création de l’entreprise, le coaching et monitoring qui est un accompagnement individualisé, la visibilité du projet qui est la mise en réseau. Un espace de travail est mis à la disposition des personnes incubées et une fois l’entreprise créée, ils peuvent la domicilier à l’incubateur.
Pour Meriem Benslama, l’entrepreneur social doit être empathique. Il doit avoir l’esprit collaboratif et solidaire et être capable d’anticiper les changements. Ces qualités et bien d’autres vont lui permettre de se mettre à la place d’autrui pour comprendre ses besoins et trouver des solutions.