Seïf al-Islam, fils du dirigeant libyen déchu Mouammar Kadhafi, a présenté dimanche 14 novembre sa candidature officielle à l’élection présidentielle prévue en décembre, selon la commission électorale organisatrice d’un double scrutin crucial pour remettre la Libye sur le chemin de la paix et de la stabilité.
“Le candidat Seïf al-Islam Mouammar Kadhafi a déposé sa candidature à la présidence de l’État libyen”, a annoncé la Haute Commission électorale (HNEC) qui organise l’élection présidentielle le 24 décembre et les législatives un mois plus tard.
“Il a soumis les documents de sa candidature au bureau de la HNEC à Sebha (sud), complétant ainsi toutes les conditions juridiques requises par la loi n°1 relative à l’élection du chef de l’État, adoptée par le Parlement”, a-t-elle ajouté dans un communiqué sur Facebook.
Seïf al-Islam, âgé de 49 ans, s’est également fait délivrer sa carte d’électeur du bureau de vote n°21021 dans la ville de Sebha, selon la commission électorale.
La HNEC a annoncé l’ouverture lundi du dépôt des candidatures pour la présidentielle.
Aboutissement d’un processus politique laborieux parrainé par l’ONU, les élections sont censées tourner la page d’une décennie de chaos depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi tué en 2011 lors d’une révolte populaire et mettre fin aux luttes fratricides entre les deux camps rivaux, l’un dans l’ouest du pays et l’autre dans l’est.
Fin juillet, Seïf al-islam, fils cadet de l’ex-dictateur, avait évoqué lors d’un entretien accordé au New York Times son intention de se présenter à la présidentielle.
Bien que condamné par un tribunal libyen et sous le coup d’un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale pour « crimes contre l’humanité », il est aujourd’hui « convaincu que ces questions juridiques pourraient être négociées si une majorité du peuple libyen le choisissait comme chef », écrvait le New York Times.
Capturé en novembre 2011 par un groupe armé à Zenten, dans le nord-ouest de la Libye, il avait été condamné à mort en 2015 à l’issue d’un procès expéditif.
Le groupe le détenant avait néanmoins refusé de le livrer aux autorités ou à la Cour pénale internationale (CPI), qui le recherche depuis 2011 pour des accusations de “crimes contre l’humanité”. Le groupe l’a libéré en 2017 et ses traces avaient été perdues.