L’homme d’affaires tunisien et ancien candidat à la présidentielle de 2019, Nabil Karoui, a été condamné par le tribunal de Tunis à une amende de 19,33 millions de dinars tunisiens (5.8 millions d’euros), rapportent plusieurs médias locaux. L’affaire est liée à des infractions douanières.
L’affaire remonte à plusieurs années et concerne un non remboursement d’une retenue sur les bénéfices d’exportation. Il était en liberté provisoire dans le cadre de cette affaire. Le propriétaire de la chaine Nessma TV s’est abstenu, mercredi, de comparaître devant ladite chambre, poursuivent les médias locaux.
Nabil Karoui a été arrêté le 24 décembre 2020 suite à un mandat de dépôt émis à son encontre pour soupçons de blanchiment d’argent et d’évasion fiscale, une affaire qui lui avait déjà valu une première arrestation en 2019.
La justice tunisienne a décidé de le libérer sous caution durant le mois de février dernier. “Le juge a décidé de libérer Nabil Karoui, en contrepartie d’une caution de 10 millions de dinars (plus de 3 millions d’euros) et il doit rester à la disposition de la justice », avait déclaré à l’AFP Mohsen Dali, substitut du procureur général au tribunal de première instance de Tunis.
Appel sur la décision, Nabil Karoui reste en prison
Le Procureur a toutefois introduit un appel sur la décision du juge de placer l’homme d’affaires en liberté provisoire. C’est la chambre d’accusation du pôle judiciaire économique et financier qui a annulé, le 10 mars, la décision de libérer l’homme d’affaires sous caution.
Fondateur de la chaîne privée tunisienne Nessma TV, Nabil Karoui avait fait de la lutte contre la pauvreté son cheval de bataille lors de la campagne électorale en 2019. Il s’est construit une notoriété en distribuant appareils électroménagers et biens divers à travers le pays sous l’oeil des caméras de Nessma.
M. Karoui est aussi le fondateur de Qalb Tounes, parti arrivé deuxième aux législatives d’octobre 2019 en remportant 38 sièges sur 217 au Parlement. Cette formation occupe actuellement 30 sièges après plusieurs démissions.
Allié au parti d’inspiration islamiste Ennhadha, première force au parlement avec 54 sièges, M. Karoui est souvent accusé de corruption par des politiciens. De multiples procédures ont été ouvertes ces dernières années contre cet ex-proche du pouvoir, ou contre sa chaîne Nessma TV, qui émet sans licence.