Les entreprises américaines ExxonMobil et Chevron sont en pourparlers avancés avec l’Algérie sur un accord qui leur permettrait pour la première fois d’engager des forages dans le pays, a indiqué vendredi le Wall Street Journal (WSJ).
Le ministre algérien de l’énergie, Mohamed Arkab, a déclaré au journal économique américain que l’accord pourrait être conclu avant la fin de l’année. “ Je mets la pression sur Sonatrach parce que nous devons augmenter nos volumes (de production) “, a-t-il déclaré, précisant qu’il avait rencontré le PDG de Chevron, Mike Writh, lors d’une conférence mondiale sur l’énergie à Houston. Les dirigeants de Sonatrach ont fait de même avec ceux d’Exxon.
Chevron a indiqué au WSJ que l’Algérie lui a permis d’accéder aux données de trois bassins pétroliers et gaziers. Face à la demande de plus en plus forte provenant des pays de l’Union Européenne qui ont décidé d’abandonner le gaz russe, l’Algérie dispose de réserves conséquentes, mais a des capacités limitées à mettre rapidement sur le marché. L’Algérie serait en mesure, à moyen terme, d’augmenter les exportations d’hydrocarbures mais les moyens de Sonatrach n’étant pas suffisants, le partenariat avec des compagnies étrangères est une nécessité.
Partage de production
La nouvelle loi sur les hydrocarbures – survenant après le quasi arrêt des investissements étrangers avec des appels d’offres infructueux – devrait, selon les responsables algériens, être plus attractives pour les compagnies étrangères. L’annonce que les pourparlers avec les deux géants américains, ExxonMobil et Chevron, sont à un “stade avancé” est une bonne nouvelle, en attendant qu’elle se concrétise.
En janvier dernier, Sonatrach et Eni ont signé deux accords stratégiques avec pour objectif de permettre “l’extension de la capacité de transport de gaz existante, la pose d’un nouveau gazoduc pour transporter du gaz naturel et alternativement de l’hydrogène et de l’ammoniac bleu et vert, la pose d’un câble électrique sous-marin et l’extension de l’actuelle capacité de liquéfaction du gaz naturel”.
En juillet dernier, un contrat de partage de production pétrolière et gazière a été signé entre Sonatrach, l’italien Eni, américain Occidental et français Total pour un montant de 4 milliards de dollars pour l’exploitation de gisements dans le bassin de Berkine.
L’accord a été signé selon les termes d’une nouvelle loi sur les hydrocarbures en Algérie, promulguée en novembre 2019, introduisant la possibilité d’un partage de production avec des groupes étrangers. Tout comme, elle ouvre la voie à l’exploitation du gaz de schiste. Les accords en cours de finalisation avec les deux géants américains incluent, selon le WSJ, concernent des opérations conventionnelles de gaz et de gaz de schiste.