Vive polémique en France après les déclarations de Emmanuel Macron sur « les non vaccinés »

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Vive polémique en France après les déclarations de Emmanuel Macron sur "les non vaccinés"
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Le président français Emmanuel Macron a déclaré qu’il entend « emmerder » les non vaccinés. Une phrase qui ne passe pas à trois mois des élections présidentielles en France.


« Les non-vaccinés, j’ai très envie de les emmerder. Et donc on va continuer de le faire, jusqu’au bout », a déclaré Emmanuel Macron, dans une interview au quotidien Le Parisien, parue mardi 4 janvier 2022.


Et d’ajouter : « C’est ça, la stratégie. Je ne vais pas les mettre en prison, je ne vais pas les vacciner de force. Et donc, il faut leur dire : à partir du 15 janvier, vous ne pourrez plus aller au restau, vous ne pourrez plus prendre un canon, vous ne pourrez plus aller boire un café, vous ne pourrez plus aller au théâtre, vous ne pourrez plus aller au ciné… ».


Selon lui, 85%  des malades atteints de covid-19 admis en réanimation dans les hôpitaux sont des non-vaccinés.


Les déclarations de Emmanuel Macron, qui dit avoir « envie de se présenter aux élections présidentielles d’avril 2022,  suscitent la colère de l’opposition.


« Une faute républicaine majeure »


« Emmanuel Macron maîtrise-t-il ce qu’il dit ? L’OMS dit « convaincre plutôt que contraindre ». Et lui ? « Emmerder davantage ». Consternant », écrit Jean-Luc Mélenchon, candidat de La France Insoumise » (LFI, gauche), dans un tweet.


« La vulgarité n’apporte rien à la force de l’idée. On n’attends pas cela d’une parole officielle. C’est une faute républicaine majeure », dit-il lors d’une conférence de presse critiquant le rôle de « père fouettard » et de « vaccinateur en chef » que veut se donner Emmanuel Macron.


Mélenchon dénonce « la stratégie de la contrainte » adoptée par le président sortant et le recours à « une punition collective » contre les personnes qui refusent de se faire vacciner.


« Sept millions de Français vivent dans des déserts médicaux et sont éloignés des soins, comme du vaccin. Il les « emmerde » aussi ? », s’interroge, pour sa part, Fabien Roussel, candidat du Parti communiste à la présidentielle, sur Twitter.


« Le choix de la fracture permanente »


 Christiane Taubira, ancienne ministre de la Justice, qualifie les propos de Macron de « choquants ». « Ils constituent une faute inexcusable. Une fois de plus, le président sortant fait le choix du mépris; le choix de la fracture permanente du pays pour masquer ses échecs répétés dans la gestion de la crise sanitaire », écrit-elle dans un tweet.


Même expression de colère à l’extrême droite. « Un président ne devrait pas dire ça. Le garant de l’unité de la nation s’obstine à la diviser et assume vouloir faire des non-vaccinés des citoyens de seconde zone. Emmanuel Macron est indigne de sa fonction »,  dénonce Marine Le Pen, candidate à la présidentielle du Rassemblement national (RN).


Valérie Pécresse, candidate à la présidentielle des Républicains (LR, droite libérale), est allée dans le même sens dans une déclaration à CNews (chaîne proche de la droite) : « Ce n’est pas au président de la République de trier entre les bons et les mauvais Français. Il faut les rassembler sans les insulter. Il faudra mettre fin à ce quinquennat du mépris. Je suis d’ailleurs la seule à pouvoir en terminer avec un président qui visiblement ne supporte plus les Français qui ne pensent pas comme lui ».


« Paraphraser le président Pompidou… »


Les partisans de Emmanuel Macron ne trouvent pas « choquants » les propos du locataire de l’Elysée. « Je ne considère pas que nommer les choses, paraphraser le président Pompidou, c’est agresser celles et ceux qui aujourd’hui ne veulent pas se faire vacciner », déclare à Franceinfo, Christophe Castaner, ancien ministre de l’Intérieur.


En 1966, Georges Pompidou, alors Premier ministre, sous la présidence du général de Gaulle, avait critiqué la gestion politique par « la surchage » réglementaire. « Mais arrêtez donc d’emmerder les Français ! Il y a trop de lois, trop de textes, trop de règlements dans ce pays ! On en crève ! Laissez-les vivre un peu et vous verrez que tout ira mieux », avait-il soutenu en recevant dans son bureau le jeune Jacques Chirac, alors fonctionnaire à Matignon. Le contexte et le sens de cette déclaration sont différents de ceux de Macron surtout que la phrase  de Pompidou n’avait pas été dite en public.


Jean Castex, Premier ministre, défend les propos de Emmanuel Macron devant le Sénat :  « Ce qu’a dit le président de la République, je l’entends partout et vous le savez. Il y a une forme d’exaspération de nos citoyens de se voir imposer toute une forme de contraintes quand d’autres font le choix de s’en affranchir, (…) les propos du président de la République s’inscrivent en parfaite cohérence avec ce que nous faisons ». Les non vaccinés seraient, selon lui,  « une infime minorité » qui  « fracture la nation ». D’après la chaîne France 2, 5,1 millions de français n’ont pas été vaccinés contre Covid-19.


Débat électrique au Parlement sur « le pass vaccinal »


Au Parlement, le débat est électrique sur un projet de loi controversé transformant « le pass sanitaire » en « pass vaccinal », ce qui implicitement rend la vaccination obligatoire en France. L’opposition craint que le gouvernement fasse passer ce texte, amendé 450 fois, par le recours à l’article 49 3 de la Constitution qui autorise l’adoption d’une loi sans vote avec suspension du débat.


Cette procédure a été utilisée 87 fois depuis 1958 par les gouvernements français. « On peut s’attendre à tout. On passera à une partie de bras de fer entre l’Exécutif et le Parlement qui serait une signature de cette fin de mandat (pour Macron) faite de violence et d’une forme d’anti parlementarisme qui finit d’être pénible »,  souligne Jean Luc Mélenchon, lors d’une rencontre avec la presse.


L’opposition prévoit d’introduire un recours devant le Conseil constitutionnel pour « bloquer » la procédure du 49 3 dans le cas où le gouvernement décide d’y recourir. La France connaît une vague sans précédent de Covid-19 avec ses deux variants dominants Delta et Omicron. Mercredi 5 janvier,  332.252 nouveaux cas de contamination au Covid-19 ont été enregistrés en l’espace de 24 heures, selon les données de Santé publique France. 

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