Youcef Aouchiche, candidat du FFS à l’élection présidentielle anticipée du 7 septembre 2024, promet d’accorder une priorité à la communauté universitaire et à revoir à la hausse le budget de plusieurs secteurs dont l’éducation et la santé.
“Une analyse du contexte international et régional nous a amené à prendre la décision de participer à l’élection présidentielle et à ne pas céder devant ceux qui plaident pour la démission par rapport à la vie politique. Cette démission n’est d’aucune utilité pour le pays. Le FFS a un programme, des idées, un projet qu’il entend partager avec le peuple algérien et concrétiser sur le terrain. C’est un parti qui aspire à diriger l’Algérie. La participation à la présidentielle est une étape qui peut nous permettre d’atteindre cet objectif. La vision que nous proposons est différente. Nous voulons faire participer les algériens à la gestion de la chose publique”, a déclaré Youcef Aouchiche lors de l’émission “Ain ala riassiyat” (un oeil sur les présidentielles), diffusée par Ennahar TV. Selon lui, le programme électoral “Vision” qu’il propose offre des alternatives dans les domaines politique, économique et social “pour la construction d’Etat fort et souverain”.
Citant le hirak de 2019, il a évoqué les aspirations des Algériens de “construire un Etat de droit sur des bases démocratiques avec la participation de tous dans ce processus”. Il a précisé que dans son programme, il est question “d’un système semi-présidentiel à orientation parlementaire” pour “sortir de l’hégémonie du pouvoir exécutif sur les autres pouvoirs”.
“Nous donnons de l’importance à la réhabilitation de la classe moyenne”
“Nous proposons la réhabilitation de la justice dans le pays, une véritable décentralisation, un découpage administratif sur de bonnes bases. Nous proposons des mesures pour renforcer nos sécurités : alimentaire, technologique, cybernétique, sanitaire…Nous ambitionnons d’instaurer la justice sociale avec une redistribution équitable des richesses du pays et avec des mesures qui assurent la solidarité envers les couches populaires défavorisées. Nous donnons de l’importance dans notre programme pour la réhabilitation de la classe moyenne. Une classe qui tend à disparaître actuellement”, a-t-il détaillé.
Et d’ajouter : “Nous mettons la barre de nos ambitions très haut en ce qui concerne les secteurs de la culture, de l’éducation, de l’enseignement supérieur, de la formation et de la santé”.Youcef Aouchiche a déclaré qu’il envisage, s’il sera élu, d’augmenter de 50 % les budgets des ministères s’occupant des secteurs de l’éducation, de la santé et de l’enseignement supérieur. “Les Etats progressent en développant ces secteurs. Nous voulons créer une révolution dans ces secteurs. Comparé à tous les milliards qui ont été détournés et à toutes les dépenses inutiles, cette augmentation représente un taux minime du budget de l’Etat. Actuellement, la fiscalité contribue de 3000 milliards de dinars dans le PIB. Nous nous engageons qu’à la fin de notre mandat, si nous sommes élus, que ce chiffre passe à 7500 milliards de dinars annuellement”, a-t-il promis.
“Améliorer le recouvrement fiscal”
Il a rappelé que le programme Vision a été élaboré par des experts en économie, en sociologie, des spécialistes dans plusieurs domaines ainsi que des militants en prenant en compte les aspects du financement des mesures sociales. “Nous avons prévu tous les mécanismes pour financer les mesures que nous proposons en matière d’augmentation du SNMG et de création d’une allocation pour les chômeurs, les femmes au foyer et les personnes handicapées. Aussi, proposons-nous de rationaliser davantage les dépenses de l’Etat, d’améliorer le recouvrement fiscal, lutter contre le marché informel et restructurer le système de transferts sociaux”, a-t-il précisé.
Youcef Aouchiche s’est engagé à consolider le caractère social de l’Etat “conformément à la Déclaration du 1er Novembre 1954”. Il a estimé que l’inflation est devenue une charge lourde pour tous les algériens, d’où la nécessité de prendre des mesures sociales pour renforcer le pouvoir d’achat. “Les citoyens que nous rencontrons durant cette campagne évoquent leurs situations sociales. Il est de notre devoir de trouver des solutions réalistes pour améliorer les conditions de vie des algériens”, a-t-il plaidé.Il est revenu, lors de l’interview, sur sa promesse qu’il qualifie de réaliste d’augmenter la bourse des étudiants.
“Les œuvres sociales ne prennent pas réellement en compte les préoccupations des étudiants. Depuis 1971, il n’y a pas eu de réforme profonde de la bourse des étudiants. Nous proposons d’augmenter cette bourse à 20.000 dinars par mois. Nous avons pris en compte, pour faire cette proposition, le nombre d’étudiants actuellement et les exigences budgétaires. Nos étudiants sont devenus comme des robots, ils étudient le jour et dorment le soir dans les cités. Ils n’ont pas d’ activités de divertissement. Une bourse de 20.000 dinars peut contribuer à alléger les pressions sur les familles et élever le niveau d’autonomie chez les étudiants. Nous proposons la restructuration du secteur des œuvres sociales sur la base de la transparence, de l’efficience et de l’efficacité et la qualité de service”, a promis le candidat du FFS.