Le ministre de l’Industrie pharmaceutique, Abderrahmane Lotfi Djamel Benbahmed, a donné des instructions pour la libération des produits signalés sous tension dans un délai de cinq jours, a indiqué mercredi le ministère dans un communiqué.
“Le ministre de l’Industrie pharmaceutique a instruit l’ensemble des établissements pharmaceutiques de fabrication, d’importation et de distribution en gros à l’effet de libérer les produits sous tensions dans un délai de 05 jours”, a précisé la même source, ajoutant que “des inspections seront diligentées à l’effet de vérifier le respect de ces dispositions”.
Les mesures de libération des produits pharmaceutiques signalés sous tension sur le marché seront appliquées en permanence pour assurer leur disponibilité, a indiqué le président l’Observatoire de veille sur la disponibilité des produits pharmaceutiques, Redha Belkacemi, lors d’une réunion de l’observatoire en session ordinaire consacrée à l’étude de la disponibilité des médicaments connaissant des problématiques d’approvisionnement.
M. Belkacemi a rappelé que, sur instruction du ministre, “les mesures précédemment citées seront appliquées en permanence pour tous les produits signalés sous tension sur le marché”.
La réunion a également permis à M. Belkacemi de faire un état sur la réception et les plannings de livraison pour certains médicaments qui connaissent actuellement des tensions au niveau des officines. Concernant le Salbutamol (Ventoline), le programme d’importation est de 5 millions d’unités-vente (UV), la quantité livrée étant de plus de 1,6 million d’unités depuis le 1er Juin.
Plus 440.000 unités sont en cours de libération avec la réception de 580.000 le mois de septembre, sachant que le besoin mensuel du pays est de 350.000 UV. Quant au Carteol LP 2% collyre, la réception de plus de 80.0000 UV a été enregistrée au mois d’août en cours alors que 120.000 UV sont prévues à la livraison le mois de septembre.
Il a été également procédé à la délivrance d’une nouvelle décision d’enregistrement pour les collyres Cébésine et la réception d’une quantité de 150.000 boites durant la période de septembre à décembre 2022.
Le président de l’observatoire a rappelé que les problématiques de disponibilité peuvent être liées à plusieurs facteurs notamment exogènes tel que le retrait des médicaments ou l’arrêt de production dans les pays d’origine pour les produits importés, de même que l’indisponibilité de matières premières qui affecte la disponibilité des produits fabriqués localement.
M. Belkacemi a également rappelé que les problématiques de tensions ou de ruptures sont aggravées par des pratiques commerciales illégales de rétention ou des ventes concomitantes.
C’est dans ce cadre que l’observatoire a établi une liste des produits pharmaceutiques dispensés en officine, considérés comme essentiels sur la base des remboursements de la sécurité sociale, et dont le suivi de la disponibilité constitue une priorité pour les services compétents du ministère de l’Industrie pharmaceutique notamment pour les médicaments destinés au traitement des maladies chroniques.
“Cette liste, mise à jour de manière continue, peut orienter les prescripteurs, étant exempte des médicaments retirés ou dont la fabrication est arrêtée, elle permet d’éviter la prescription des médicaments non disponibles en orientant les prescripteurs vers d’autres alternatives thérapeutiques”, explique le communiqué.
A cet effet, “le ministre appelle à la coordination, entre l’ensemble des intervenants de la chaine du médicament et les experts cliniciens, à travers l’observatoire, pour trouver des solutions ou des alternatives thérapeutiques pour les médicaments en rupture, afin de faciliter l’accès des patients aux soins”.
A noter que l’Observatoire de veille sur la disponibilité des produits pharmaceutiques s’est réuni en session ordinaire, lundi, en présence des membres représentants des ministères de la Défense nationale, du ministère de l’Intérieur et les Collectivités locales, du ministère de la Santé, du ministère du Commerce et la Promotion des exportations, au côté des représentants de la direction générale de la sécurité nationale, de l’agence nationale de sécurité sanitaire, de l’agence nationale des produits pharmaceutiques, de la pharmacie centrale des hôpitaux, du Groupe Saidal, de représentants des ordres et des syndicats des pharmaciens et des médecins ainsi que l’association des opérateurs et des distributeurs.