De la broderie, du costume, à la peinture, beaucoup d’artistes peintres comme El Meya, ou l’égyptienne Ghada Amer ont fait ce chemin et d’autres y ont été enfermées comme les artistes du Bahaus où la peinture et la sculpture étaient réservés aux hommes .
Souhila Bel Bahar qui vient de nous quitter, excelle dans le mjboud ( broderie traditionnelle au fil d’or et d’argent) et obtient sous la France coloniale son certificat d’études en 1947 à Blida . Elle suivra par la suite des cours de couture de 1949 à 1952 .
Contemporaine de Baya, encouragée par son père à 17 ans, elle se passionne pour Delacroix (dont elle fera neuf versions des femmes d’Alger ) et Picasso, Renoir, Degas Corot .
Elle prend souvent comme sujet le patrimoine architectural algérien comme la mosquée Ketchaoua, le port d’Alger, les architectures du sud …
En 1960 elle s’oriente vers une nouvelle recherche picturale personnelle et comme Baya, sa contemporaine célèbre, elle prend pour sujet ces images de femmes presque surréalistes, fantasmées en fleurs aux pétales exubérantes et où les corps sont longilignes en deux dimensions avec une perspective effacée . La femme pétales sera son motif récurrent et la marque de son style .
Sa première exposition monographique, qui se tiendra en 1972 à la galerie Mouloud Feraoun à Alger marquera le début d’une reconnaissance . De 1973 à 2018, Souhila Bel Bahar présentera son travail dans des expositions personnelles et collectives en Algérie mais aussi à l’étranger, notamment en France, en Allemagne, en Syrie et en Tunisie.
Plusieurs de ses œuvres sont conservées au musée national des Beaux-Arts d’Alger mais aussi dans la collection de la présidence de la République ou dans les ambassades en Algérie .
