Constantine, surnommée la « ville des ponts suspendus », se prépare à ériger un autre type de pont lors de la 12ᵉ édition du Festival Culturel International du Malouf. Du 14 au 18 décembre 2024, la salle des spectacles Ahmed Bey deviendra le cœur battant d’un événement qui célèbre le patrimoine musical tout en ouvrant des horizons internationaux.
Sous la direction de Lyes Benbakir, commissaire du festival, et sous l’égide du ministre de la Culture et des Arts, M. Zouheir Ballalou, ce rendez-vous culturel explore cette année le thème : « Le Malouf, premier pont de Constantine et sa voix éternelle ». Tandis que les ponts de pierre unissent les rives du Rhumel, le Malouf transcende les frontières géographiques et culturelles pour relier les âmes.
La programmation s’articule autour de cinq soirées thématiques, réunissant plus de vingt artistes venus de dix pays. La première soirée, intitulée « Lou ma hawakom », mettra à l’honneur des talents venus d’horizons variés, notamment la japonaise Naoko Kuyasu et la palestinienne Sanaa Moussa, invitée d’honneur. Slim Fergani, figure légendaire de Constantine, rappellera les racines profondes de cette tradition musicale.
La deuxième soirée, « Rana Jinkoum », explorera les résonances internationales du Malouf avec Cherif Brashi et Slim Reffas pour l’Algérie, ainsi que l’ensemble russe « Tarab », témoignant de l’inspiration universelle de cette musique.
« Yessad Massakoum », troisième soirée, mettra en lumière les sonorités du Qanoun et les harmonies du Jawq. Wassim Leksentini et Jamal Khalaifiya représenteront l’Algérie, tandis que les Frères Yahyazada, venus d’Iran, apporteront une touche orientale.
La soirée suivante, « Yedoum Henakoum », proposera un dialogue entre le patrimoine constantinois et les accents jordaniens de l’ensemble Athooba, illustrant la richesse des échanges culturels entre le Maghreb et le Moyen-Orient.
Enfin, la soirée de clôture, « L’kouloub Maakoum », sera un bouquet final mêlant les rythmes africains de l’ensemble sahraoui « Tiris » et les voix algériennes de Rim Hakiki et Abbas Righi. Une apothéose à l’image de l’esprit ouvert et inclusif du festival.
Outre les concerts, le festival proposera des ateliers animés par des maîtres tels qu’Anis Benshafra (Oud) et Hakim Benshafra (Qanoun), ainsi que des master classes et des tables rondes sur l’histoire du Malouf et son rayonnement mondial. Une exposition interactive complétera le programme, mettant en avant les instruments, costumes et manuscrits qui témoignent de l’héritage de cet art.
Cette édition rendra également hommage à des figures emblématiques comme Fella Fergani, soeur du monument de la musique arabo-andalouse, Mohamed Tahar Fergani, Zahia Bentoumi, chanteuse à la voix envoûtante, et d’autres illustres artistes qui ont souvent célébré le Malouf dans leurs carrières.
Le Festival International du Malouf 2024 dépasse la simple célébration musicale. Il s’affirme comme une plateforme de transmission et de dialogue, honorant un art qui, tout en restant fidèle à ses racines, continue d’évoluer au gré des influences et des rencontres. Constantine, encore une fois, se positionne comme le bastion d’un patrimoine inestimable et vivant.
