13ème rencontres euro-maghrébines des écrivains au SILA : plaidoyer pour la transcription des contes

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13ème rencontres euro-maghrébines des écrivains au SILA : plaidoyer pour la transcription des contes
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Les 13ème rencontres euro-maghrébines des écrivains, organisées au 25ème Salon international du livre d’Alger (SILA) par la délégation de l’Union européenne à Alger, ont abordé, samedi 26 mars, la thématique de la jeunesse et du conte.  


Neuf écrivains ont été invités à en débattre. Il s’agit des algériens Karim Kebir, Seddik Mahi Meslem, Selma Guettaf et Adib Benazzi. Côté européen, étaient invités Marta Barrio Garcia-Agullo (Espagne), Zita Elena Dazzi (Italie), Lenka Hornakova Civade (République tchèque), Lydia Mischkulnig (Autriche) et Karin Salmson (Suède). L’écrivaine suédoise n’a pas pu faire le déplacement en Algérie en raison de la maladie. “2022 a été consacrée année de la jeunesse en Europe. Au sein de l’Union européenne, nous sommes déterminés à soutenir une jeune génération qui favorise les valeurs de liberté et de solidarité”, a soutenu le chef de la Délégation européenne en Algérie, Thomas Eckert.


Seddik Mahi Meslem est revenu sur son expérience de conteur populaire depuis quarante ans. “Avec l’âge adulte, les contes racontés par ma mère lorsque j’étais enfant, sont revenus. J’ai commencé à raconter des contes dans la rue. La rue m’a appris les ingrédients du spectacle vivant. Les enfants m’ont montré comment restituer un récit. Mon aventure a commencé dans mon quartier à Sidi Bel Abbes. J’ai voyagé partout en Algérie et à l’étranger”, a-t-il dit.  


“Le conte libère la parole”

Il a cité l’exemple de la légende sur l’oiseau “Moula moula” (un oiseau de bon augure). “J’ai fait des recherches et j’ai raconté cette histoire en France, en Belgique, en Grande Bretagne, en Jordanie, en Tunisie, au Congo, au Maroc…En Tunisie, j’ai découvert que cet oiseau s’appelle Abou habibi dans le sud”, a-t-il dit. Il a regretté que les parents ne racontent presque plus les contes à leurs enfants.
Seddik Mahi Meslem a considéré comme urgente la transcription des contes populaires algériens pour qu’ils ne se perdent pas. “Le conte libère la parole. Je suis parti dans la rue, espace ouvert, pour libérer cette parole qui est quelque part en nous. J’écris le texte du conte avant de le raconter. Il y a un travail sur les mots et sur les rythmes. Mon objectif est de continuer la transmission ancestrale à travers les contes”, a-t-il dit.


“La littérature passe par l’oralité. Enfants, avant d’apprendre à lire et à écrire, on nous raconte des histoires. Ma fille aime les mêmes histoires que moi, comme celle des “Trois petits cochons”. La littérature et les contes sont un moyen de comprendre le monde, d’avoir peur et croire à la possibilité d’être sauvé, comme c’est le cas pour les trois petits cochons avec le loup. Ma fille attendait cela. C’est un message d’espoir”, a souligné Marta Barrio Garcia-Agullo, auteur du roman “Los gatos salvajes de Kerguelen” (Les chats sauvages de Kerguelen).


“La littérature nous permet d’avoir une amplitude des regards”

“La littérature est la possibilité de vivre d’autres vies et de comprendre d’autres sentiments. Si nous vivons une seule vie, nous n’aurons que notre point de vue. Ce qui est beau dans la littérature est qu’elle nous permet d’avoir une amplitude des regards”, a-t-elle confié.
Marta Barrio Garcia-Agullo a décidé d’écrire un siècle d’histoire de sa propre famille.


Le public, selon Seddik Mahi Meslem, doit s’approprier le conte pour lui donner un second souffle.
“Je reprends la structure du conte de ma mère et je prends la liberté de le mettre à jour par rapport aux codes actuels, le monde change. Le conte a survécu parce qu’il s’est adapté aux changements, a traversé les siècles”, a-t-il relevé.


Il a estimé qu’il faut donner plus de visibilité aux contes “perçus parfois d’une manière négative”. Les contes font partie des arts de la parole, classés parmi le patrimoine immatériel de chaque nation.  
“Dans toutes les langues, on peut rencontrer les mêmes mythes fondateurs dans les contes. Il y a des ressemblances frappantes”, a souligné Marta Barrio Garcia-Agullo.

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