23ème Festival européen de musique: comme un air de Django Reinhardt à Alger

0
23ème Festival européen de musique: comme un air de Django Reinhardt à Alger
Google Actualites 24H Algerie

La cinquième soirée du 23ème Festival européen de musique, lundi 19 juin, a été marquée par la forte présence du jazz.
Venus de Munich, en Allemagne, Julia Hornung et le Collectif Django ont émerveillé le public du Théâtre national Mahieddine Bachtarzi à Alger (TNA) en revisitant le répertoire du maître du jazz manouche ou le gypsy swing, le guitariste  tzigane français Django Reinhardt. La contrebassiste Julia Hornung adore l’héritage laissé par celui qui a inspiré Jimi Hendrix ou Mark Knopfler.


Elle a créé le Collectif Django qui comprend le guitariste Daniel Fischer et le clarinettiste Laurent Humeau. “Nous jouons la musique de Django Reinhardt depuis 2014. Nous avons créé ce groupe après la pandémie de Covid 19 comme un nouveau départ”, a soutenu Daniel Fischer. Il a rappelé que Django Reinhardt a fait un passage en Algérie (durant les années 1940).


“Django s’est inspiré du jazz américain et a créé une version européenne avec le recours à deux guitares rythmiques, violon et contrebasse, pas de piano ni de percussions. C’est un autre genre de jazz de ce qu’on appelle le jazz manouche”,  a précisé Daniel Fischer. Le jazz manouche est né en France au milieu des années 1930.


“Une certaine recherche de liberté”

Selon lui, le groupe aspire à faire revivre ce genre de musique, nourri aussi du musette. “Nous voulons nous adresser aux gitans et aux élèves des écoles académiques de musique, à tous les publics, à Berlin, Paris, Vienne ou ailleurs, connecter plus de gens…”, a appuyé le guitariste allemand.
Julia Hornung et le Collectif Django revendiquent aussi le hot jazz, un style rapide basé sur l’improvisation, né en Louisiane, aux Etats Unis. “On s’accorde tous à dire que le jazz vient en grande partie de la Nouvelle-Orléans dans un ancrage de blues. Avec le hot jazz, les tempos sont plus rapides. Le jeu est fort. C’est une musique pour la fête”, a expliqué Daniel Fischer.


Pour le concert d’Alger, Laurent Humeau a choisi la clarinette. “Pour ce genre de concert, le saxophone est trop criard. Je n’ai pas essayé de remplacer le violon. C’est une autre couleur apportée à l’ensemble (…) Pour moi, le jazz exprime une certaine recherche de liberté. C’est un monde dans lequel on peut voyager. Il n’y a pas de limite créative”, a souligné Laurent Humeau qui est un français installé à Berlin.
Le public a apprécié le dialogue intense entre contrebasse, guitare et clarinette. Et en guise de cadeau, Daniel Fischer a interprété une chanson du patrimoine populaire allemand.


Mélodies européennes et groove africain

En Pologne, le Trio Arthur Dutkiewicz est l’un des plus célèbres sur la scène musicale. Arthur Dutkiewicz, compositeur et pianiste, Michal Baranski, bassiste, et Sebastian Kuchczynski, batteur, étaient sur la scène du TNA, lundi 19 juin au soir aussi. Ils ont interprété un jazz classique mélangé parfois à des sonorités du folklore polonais. “Nous avons mélangé aussi les mélodies européennes avec le groove africain et la musique indienne. On a fait un peu du Chick Corea”, a souligné Sebastian Kuchczynski.


Attaché au jazz-fusion et au free jazz, Chick Corea était un compositeur et pianiste américain, disparu en 2021, qui a accompagné les grands noms de la musique jazz à l’image de Miles Davis, Keith Jarett, Airto Moreira ou  Barry Altschul.
Le Trio a notamment joué des morceaux de leurs deux derniers albums, “Prana” et “Traveller”. “Du jazz contemporain et moderne avec une approche dynamique de la batterie et des mélodies légères. Chaque musicien avait son espace d’expression sur scène”, a ajouté Sebastian Kuchczynski.


Il  a cité la méthode du pianiste canadien Oscar Peterson, auteur d’une vingtaine d’albums et plusieurs fois primé. Son nom figure dans le célèbre International Jazz Hall of Fame aux Etats Unis.
Formé à l’Académie de musique de Katowice, Arthur Dutkiewicz est considéré comme l’ambassadeur du jazz polonais. Il a accompagné durant sa carrière plusieurs artistes de son pays à l’image Zbigniew Namysłowski, Urszula Dudziak et  Lora Szfran. Il a produit plusieurs albums comme “Blue Path” (1989) et “Mazurkas” (2012).


Sebastian Kuchczynski, qui revient pour la deuxième fois à Alger, dit connaître un peu la musique algérienne. “J’ai rencontré Karim Ziad à Paris. Il a une méthode particulière dans le jeu de batterie. Il a une rythmique particulière”, a-t-il dit. Sebastian Kuchczynski vient de produire un nouvel album, “Yavia”, produit à Boston aux Etats Unis.


Piazzolla, Albeniz en mode croate

Dimanche 18 juin, la scène était ouverte au festival au Duo Alhambra de Croatie formé par Divna Simatovic et Abddulaziz Hussein. Un couple dans la vie civile qui sait faire parler les mélodies. Ils ont interprété avec beaucoup de perfection des morceaux de l’argentin Astor Piazzolla, de l’espagnol Issaac Albeniz (le fameux “Asturias”) et des compositeurs. Abddulaziz Hussein, qui est de père syrien et de mère croate, a ajouté des petites notes de la musique arabe.  “Dans le flamenco, il y a des notes arabes. Par le passé, je partais passer des vacances d’été en Syrie. Cela fait longtemps que je n’y suis plus revenu. J’ai oublié quelques mots d’arabe. En Croatie, nous jouons de la musique arabe pour la faire connaître mieux”, a-t-il confié après le concert. Abddulaziz Hussein s’est dit émerveillé par l’architecture d’Alger et a promis d’y revenir.

Article précédent23ème Festival européen de musique: La chanteuse hongroise Boggie évoque “les beautés de l’Algérie”
Article suivantTebboune procède à l’inauguration de la 54e édition de la FIA

Laisser un commentaire