Au Centre international de conférences Abdelatif-Rahal (CIC) à Alger, la 3ème édition de la Conférence africaine des start-ups poursuit ses travaux, réunissant ministres, experts, entrepreneurs et start-ups venues de tout le continent. Le deuxième jour de cet évènement s’est affirmé comme une vitrine majeure des ambitions technologiques du continent africain. Prévu jusqu’à samedi, l’évènement a été marqué par des échanges riches, des initiatives innovantes et des discussions stratégiques visant à propulser l’Afrique dans l’économie numérique.
Le deuxième jour de cet événement phare a été marqué par un Sommet ministériel d’une importance cruciale, des conférences thématiques et une exposition innovante.
L’Afrique et l’intelligence artificielle : enjeux et perspectives
Le Sommet ministériel africain des start-ups a été le point d’orgue de la journée. Sous la présidence de Noureddine Ouadah, ministre de l’Économie de la connaissance, des Start-ups et des Micro-entreprises, les participants ont discuté du programme du Secrétariat général de la Conférence pour la période 2025-2063 ainsi que d’une feuille de route dédiée à la Stratégie africaine en matière d’intelligence artificielle. Le ministre a souligné que « cette stratégie vise à permettre aux start-ups et innovateurs d’utiliser l’intelligence artificielle pour créer de la richesse et impulser un développement durable aligné avec le thème de cette édition ».
Conférences et interventions : un laboratoire d’idées
Des thématiques variées ont été explorées lors des conférences animées par des experts. L’intelligence artificielle dans l’éducation, la cybersécurité et l’écosystème des start-ups ont suscité un vif intérêt. L’intervention de la start-up algérienne Cybears a captivé l’attention avec la présentation d’un jeu interactif simulant des attaques sur les infrastructures pétrolifères et gazières, permettant aux participants d’expérimenter des scénarios de gestion de crise.
De son côté, la start-up Vandista, basée à Alger, a présenté une solution ingénieuse permettant aux internautes d’intégrer des services de commerce électronique de manière transparente et sûre. A l’image de sa semblable française Vinted, elle met en contact vendeurs et acquéreurs de petites affaire à petits prix. L’idée, a déjà séduit plus de 60 000 personnes, le nombre d’inscrits sur la plate-forme depuis son lancement en 2023. L’équipe de Vendista a partagé son parcours inspirant, illustrant comment des idées innovantes peuvent surmonter les défis liés au retards de la numérisation des paiements en ligne du pays.
L’Afrique comme moteur de l’innovation mondiale
Dans des déclarations en marge des travaux, plusieurs intervenants ont souligné le potentiel inexploitable de l’Afrique en matière de technologie. Kareem Hassan, Directeur exécutif du Centre technologique de la Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale, a souligné que «les modèles africains de réussite montrent que le continent est une véritable pépinière de talents ».
De son côté, Alain Dolium, Directeur de Technology for Humanity, a insisté sur l’importance de créer un marché numérique africain pour préserver la souveraineté des données.
La diaspora comme levier de transformation
Le Secrétaire d’État chargé de la Communauté nationale à l’étranger, Sofiane Chaib, a participé à un panel aux côtés de membres de la diaspora algérienne et africaine. Il a rappelé l’engagement de l’Algérie pour une transformation numérique inclusive. « Grâce à ses avancées technologiques, notamment la création de l’École nationale supérieure d’intelligence artificielle, l’Algérie illustre son ambition de devenir un acteur majeur de l’innovation en Afrique », a-t-il insisté.
Coopération et ambitions communes
Plusieurs responsables africains ont salué les efforts de l’Algérie pour renforcer la coopération technologique. Le ministre d’État à l’Innovation et à la Technologie d’Éthiopie, Bayissa Bedada, a qualifié la conférence d’« exceptionnelle », tandis que le ministre des Postes du Congo, Léon Juste Ibombo, a plaidé pour « une synergie renforcée entre les pays africains pour concrétiser les objectifs de développement ».
Une exposition vibrante et des opportunités
En parallèle, l’exposition de start-ups a permis des rencontres B2B fructueuses. Mohamed Amine El Ouni, entrepreneur tunisien, a salué :
« Cette plateforme nous offre l’occasion de présenter nos projets et de s’ouvrir à de nouvelles opportunités d’investissement ».
Les Afri-Labs ont également fait, forte impression, en dévoilant de nouveaux talents avec des idées de plus en plus innovantes. Sous l’œil avisé de leurs prédécesseurs dans le domaine notamment le brillant Ammar Khadraoui, de jeunes africains de tous horizons se sont ingéniés à développer sur place des solutions, simples et efficaces, répondent à des besoins essentiels tout en valorisant le potentiel de leurs connaissances dans divers domaines.
Alors que la Conférence africaine des start-ups se poursuit jusqu’à ce soir, la deuxième journée reflète les ambitions d’un continent en marche vers une transformation numérique inclusive et durable.