Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a souligné, ce vendredi 6 décembre 2024, la convergence de vues entre l’Algérie et l’Afrique du Sud sur plusieurs questions internationales.
Le chef de l’Etat s’exprimait au siège de la présidence de la République lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue sud-africain Cyril Ramaphosa qui effectue une visite d’Etat en Algérie. « Vous êtes dans votre pays, comme ce fut le cas pour notre frère le militant Nelson Mandéla », a déclaré Abdelmadjid Tebboune en souhaitant « un agréable séjour » à Cyril Ramaphosa.
En mai 1990, l’Algérie fut la première étape à l’étranger du leader historique sud africain après sa sortie de prison au bout de 27 ans de détention. « C’est l’Algérie qui a fait de moi un homme », a déclaré Nelson Mandela, après avoir été entraîné par les combattants de l’Armée de libération nationale (ALN) en 1961 avant d’engager la lutte contre le régime de l’Apartheid.
« Cette visite souligne la particularité des relations historiques entre les deux pays, fondées sur la coopération étroite et la solidarité permanente et confirme le caractère stratégique de nos relations bilatérales. Cette visite nous a permis aussi de procéder à une évaluation globale de l’état des relations bilatérales et d’examiner les moyens de les hisser à la hauteur de la volonté politique commune », a souligné le chef de l’Etat.
Discussions sur Ghaza, le Sahara Occidental, le Sahel et la Libye
Une Déclaration de partenariat stratégique entre l’Algérie et l’Afrique du Sud et cinq mémorandums d’entente ont été signés. Tebboune a évoqué la tenue de la 7e session de la Haute Commission bilatérale de coopération algéro-sud-africaine et Forum d’affaires entre les pays.
Les deux chefs d’Etat ont passé en revue la brûlante actualité régionale et internationale. « Nous avons eu une discussion approfondie sur notamment l’agression sioniste contre Ghaza et le Liban. Je saisis cette occasion pour saluer, encore une fois, l’action intentée par l’Afrique du Sud devant la Cour internationale de Justice (CIJ) et réaffirmer notre plein soutien à cette démarche », a déclaré Tebboune.
Prétoria a déposé une plainte le 29 décembre 2023 devant la CIJ, le tribunal des Nations Unies chargé de régler les différends entre États, accusant Israël de violer la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime de génocide dans son assaut militaire à Ghaza. Une agression qui se poursuit depuis 14 mois et qui a provoqué la mort de près de 45.000 palestiniens.
« Nous avons évoqué la question du Sahara occidental au sujet de laquelle nous avons réaffirmé le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination et à l’exercice de ses droits légitimes conformément à la légalité internationale », a indiqué le chef de l’Etat algérien.
« Privilégier les solutions politiques négociées »
Il a annoncé avoir eu un échange avec son homologue sud africain sur la situation au Sahel, en Libye, au Soudan, en Afrique centrale et en Afrique australe. Les deux présidents ont abordé d’autres sujets liés à l’action actuelle de l’Union africaine (UA). L’Algérie et l’Afrique du Sud sont deux locomotives de l’UA.
« Ces échanges ont fait ressortir une convergence de vues entre nos deux pays sur la nécessité de privilégier les solutions politiques négociées pour le règlement des crises loin des ingérences extérieures. Il été convenu aussi d’intensifier les efforts au sein de l’ONU et de l’UA pour renforcer le rôle de notre continent et œuvrer à réaliser la revendication africaine de réforme du Conseil de sécurité en réparant l’injustice historique envers l’Afrique, conformément au Consensus et à la Déclaration de Syrte ».
En juillet 2005, les chefs d’Etats et de gouvernements des pays membres de l’UA, réunis à Syrte en Libye, ont signé une Déclaration appelant à « une réforme globale du système des Nations Unies » pour « rétablir l’Afrique dans ses droits légitimes à une représentation géographique juste et équitable ». Les Etats signataires ont demandé « l’attribution à l’Afrique de deux sièges de membre permanent avec tous les privilèges y compris le droit de veto, et de cinq sièges de membre non permanent au Conseil de Sécurité ».
Le président Cyril Ramaphosa a, pour sa part, déclaré, lors de la même conférence de presse, que la coopération entre l’Afrique du Sud et l’Algérie, « deux pays pivot du continent renforcera l’intégration économique en Afrique, en plus de consolider la paix et la stabilité de nos deux Etats ».
Des entreprises publiques sud africaines intéressées par le marché algérien
« Nous aspirons à rehausser le niveau des échanges commerciaux, qui seront renforcés par le lancement de la zone de libre échange et de commerce entre les deux pays. Notre souhait est de renforcer les relations historiques entre les deux pays », », a-t-il déclaré.
Il a expliqué que le Forum d’Affaires algéro-sud africain, organisé jeudi 5 décembre à Alger, a permis d’explorer les pistes d’investissements dans plusieurs secteurs. Il a précisé que la délégation qui l’accompagne en Algérie est composé de représentants de plusieurs secteurs comme l’agriculture, l’industrie automobile, les mines, la construction. « Des dirigeants d’entreprises publiques sont également venus pour chercher des opportunités d’investissements en Algérie et oeuvrer pour améliorer le niveau de nos échanges commerciaux. Il y a aussi des possibilités de partenariat dans les domaines des énergies renouvelables et les voitures électriques. Nous avons toutes les conditions pour atteindre le développement et le progrès que nous recherchons », a appuyé Cyril Ramaphosa
Et de poursuivre : « le peuple sud-africain remercie l’Algérie pour son soutien à sa lutte et pour avoir accueilli le leader Nelson Mandela ».
Le président sud-africain a dénoncé le non-respect du droit international actuellement avant d’évoquer la plainte déposée par son pays contre l’entité sioniste pour les crimes de guerre commis à Ghaza, et a affirmé avoir reçu « un soutien important de nombreux pays comme l’Algérie » .
« Nous renouvelons notre appel pour l’arrêt de l’agression contre Ghaza et pour l’acheminement des aides humanitaires pour les habitants de Ghaza. La solution au conflit est l’autodétermination du peuple palestinien. Nous exigeons le respect du droit international en Palestine, un Etat qui subit la colonisation et qui est privé de ses droits. C’est l’occasion de rappeler que nous sommes solidaires avec tous les peuples et les Etats opprimés comme la Palestine et le Sahara occidental », a-t-il soutenu.
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