Les lauréats du Concours national du journalisme environnemental (CNJE) ont été dévoilés, dimanche 14 janvier 2024, lors d’une cérémonie organisée à l’Hôtel Marriott Bab Ezzouar, à Alger.
Ce concours, organisé par le Club de Spéléologie-Plongée et des sports de montagne de Ain Beida (Oum El Bouaghi) en collaboration avec l’entreprise “K.B.M Algérie”, sous l’égide du ministère de l’Environnement et des Energies renouvelables, est à sa troisième édition. Le thème retenu pour l’édition 2023 était “le changement climatique”.
Présidé par Samir Grimes, expert international en environnement et développement durable, le jury était composé également de Nassima Louha, cadre au ministère de l’Environnement et des Énergies renouvelables, et de Amel Lazib, journaliste à la Chaîne III de la radio nationale.
Samir Grimes a rappelé, dans une brève allocution, que 2023 a été l’année la plus chaude jamais enregistrée dans le monde. Ce constat a été établi, début janvier 2024, par l’Organisation météorologique mondiale de l’ONU, la NASA et la NOAA (National Oceanic and Atmospheric Administration).
“En 2023 a été marquée aussi par des feux de forêts spectaculaires, par des périodes de sécheresse et par la hausse de la température des eaux marines en Méditerranéen. A Ghaza, il n’y a presque plus de terres fertiles en raison des bombes israéliennes. C’est un véritable écocide. L’atmosphère de Ghaza est actuellement le plus sale au monde pour les mêmes raisons et les eaux ont été empoisonnées à hauteur de 60 à 70 % “, a alerté Samir Grimes.
“L’arbre qui protège la forêt”
Il a relevé que journalisme et environnement sont au coeur des politiques publiques “partout dans le monde”. “Parce que le journaliste est considéré comme un diffuseur, un vecteur, un vulgarisateur , voire même un éducateur. Cela concerne aussi les photographes et les cameramen. Après trois édition du concours, on constate qu’il existe une densité d’articles et de produits journalistiques sur l’environnement, le climat et le développement durable que nous n’avions pas auparavant. Il y a aussi une évolution qualitative dans l’écriture journalistique sur les questions environnementales, climatiques, sur l’économie circulaire, sur l’impact des feux de forêts et sur les déchets électroniques. En Algérie, le journalisme environnemental a fait un vrai saut qualitatif”, a soutenu Samir Grimes, enseignant à École nationale supérieure des sciences de la mer et de l’aménagement du littoral de Dély-Brahim, à Alger.
Le premier prix du reportage radio est revenu à Fatiha Chara de la Chaîne Une de la radio nationale pour un travail sur le chêne-liège sous le titre “Patrouille pour sauver l’arbre qui protège la forêt”. “C’était une enquête sur le terrain dans plusieurs wilayas du pays après les feux qui ont ravagé nos forêts l’été dernier. J’ai découvert qu’il existe un arbre noble, présent en région méditerranéenne, le chêne liège qui résiste au feu. Après les incendies, il reprend vie. Cet arbre a une valeur économique et écologique. Nous devons travailler tous ensemble pour protéger notre patrimoine forestier”, a plaidé Fatiha Chara.
Le prix du meilleur reportage audiovisuel a été décroché par Omar Boudi d’Echourouk news, un travail sur les dangers de l’amiante. Le prix du meilleur reportage de presse écrite a été attribué à Mohamed Mir, un journaliste freelance établi à Sidi Bel Abbes, pour un article intitulé, “steppes algériennes, survivre dans un monde desséché”.
Création de deux nouvelles catégories pour le concours
Le journaliste Mohamed Lamine Maghnine, responsable du comité d’organisation du concours, a précisé que le nombre des participants est en augmentation passant de 17 journalistes lors de la première édition à 44 pour la troisième. “Et pour la quatrième édition, nous allons élargir la participation au concours à deux autres catégories, la photo et la presse électronique”, a-t-il dit.
Il a salué le soutien apporté par l’Autorité de régulation des hydrocarbures (ARH), le groupe Madar Holding et le Groupe industriel des ciments d’Algérie GICA, sponsors officiels du concours. Samir Grimes souhaite lancer une plateforme nationale de journalisme environnemental, un espace de communication virtuel entre les experts et la presse environnementale.