Farida Saboundji la déesse des arts du spectacle

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Farida Saboundji la déesse des arts du spectacle
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Avec un long et exemplaire parcours artistique d’un demi siècle voué au théâtre, au grand et au petit écran, la comédienne Farida Saboundji a commencé sa carrière professionnelle dès l’adolescence dans le théâtre radiophonique. Elle compte à son actif plusieurs  performances artistiques et dramatiques aux côtés de grands noms de l’art, à l’image de son mentor Mahieddine Bachtarzi, Ahmed Ayad (Rouiched) ou encore Mohamed Touri.


Ces rôles de personnages aristocratiques et dédaigneux tenus avec talent et exigence disciplinaire et cette façon qu’elle avait, même sans le dire, de transmettre des émotions particulières avec une voix qui invente une distance aérienne dans l’interprétation lui ont donné une stature et une démarche artistique exceptionnelle. Elle osait tout dire avec élégance et touchait le cœur des téléspectateurs.


Née le 10 août 1930, dans le pittoresque quartier de Douirette au centre de Blida, ville ayant donné naissance à de grands noms artistiques à l’image de Rabah Deraissa , d’Abderahmane Aziz, de Baya, de Nassima Chaabane, de Dahmane Ben Achour, Farida Saboundji est l’une des grandes comédiennes algériennes, connue pour ses rôles de composition  d’une noble , issue d’une famille riche citadine.


L’icône de l’art visuel rejoint, très jeune le théâtre, s’exprimant et donnant la réplique aux grands artistes algériens dont Mahieddine Bachtarzi, Ahmed Ayad (Rouiched), Mohamed Touri, Kelthoum , Abderahmane Aziz, Mohamed Hilmi, Nouria. ..Dans les années 1950, la comédienne joue plusieurs rôles notamment au théâtre classique à l’Opéra d’Alger, section théâtre arabe -aujourd’hui Théâtre national algérien (TNA) -dans des spectacles scéniques de grands auteurs classiques comme “Othello” de William shakespear, “Don Juan” et “Tartuffe” de Molière et bien d’autres tragédies.


Farida Saboundji a participé, également, aux plus populaires des drames télévisés algériens gravés dans la mémoire des Algériens dont “Khoud Ma’Atak Allah” de Hadj Rahim aux côtés de Nouria, Ouardia, Fatiha Berbère, Mustapha El-Anka et Hassan Hassani.


Une star dans les feuilletons de Djamel Fezzaz

La grande diva des arts du spectacle a également joué dans le film “Médaille à Hassane”, de Hadj Rahim, adapté de la pièce de théâtre “El Baouaboun” (Les concierges), aux côtés de Sid Ali Kouiret, Rouiched, Yahia Ben Mabrouk, Mustapha Preure et autres…Elle a interprété plusieurs rôles avec sa sobriété  légendaire et un panache inégalé dans le film “Bab El Web” du  réalisateur Merzak Allouache . Elle a crevé l’écran dans le film “Maintenant ils peuvent venir” de Salem Ibrahimi.


Farida Saboundji a participé aussi avec génie et des prédispositions artistiques incomparables dans plusieurs feuilletons du petit écran dont “El Macir” (1989) du défunt talentueux réalisateur Djamel Fezzaz, où elle a brillamment interprété dans une composition hors du commun une aristocrate méprisante et arrogante, et “Kaid Ezzamane” (1999) du même réalisateur, ainsi que dans  d’autres productions télévisuelles “La belle fille et la belle mère” avec Noria. “Dar El Bahjda” aux côtés de Bayouna était le dernier feuilleton auquel elle a participé.


La défunte a joué dans le téléfilm  “Diaf Bla Aarda” de Mohamed Hilmi aux côtés de grandes figures de l’art algérien telles que Mohamed Hilmi, Omar Guendouz, Salah Aougrout, Anissa et Abdelhamid Rabia.

En 2017, Saboundji a été décorée de la Médaille de l’ordre de mérite national au rang de “Djadir”, elle reçu plusieurs reconnaissances et distinctions tout au long de sa carrière artistique, en reconnaissance à sa contribution artistique doublée d’un talent inestimable et au parcours artistique atypique et riche de cette personnalité exceptionnelle de l’art algérien qui a voué sa vie et sa carrière au service des arts et de la culture algérienne avec une démarche artistique originale et admirable.
La grande dame du théâtre, de la télévision et du cinéma décèdera à l’âge de 92 ans des suites d’une longue maladie…


Nos yeux rivés sur les photographies et les vidéos qui passent sur l’écran d’une tablette ,nous plongent dans cet univers fantastique qu’elle a su créer à force de persévérance,de douceur et de travail empreint à l’école du théâtre classique de son maître Mahieddine Bachtarzi qui lui a inculquer l’essentiel de l’art de la comédie.


Ses portraits dégagent une sensibilité à fleur de peau doublée d’une assurance contagieuse et d’une émotion fascinante  forçant le respect et la reconnaissance.


 Farida Saboundji est devenue à force de dévouement et de générosité pour son métier d’artiste ,une icône insaisissable, mystérieuse, sévère dans ses interprétations , exigeante et aimée par toutes les personnalités du monde du théâtre et du petit écran ,mais aussi par les amoureux de l’art.


À travers cet hommage appuyé ,sobre, émouvant et simple à une des plus grande actrice de l’histoire de notre pays,nous voulons saisir L’occasion de (re)mesurer à quel point Farida Saboundji a marqué l’histoire de son art .En tournant avec les plus grands réalisateurs, traversant les décennies. Forte d’une carrière de plusieurs pièces théâtrales et téléfilms ,l’actrice a reçu des prix et des signes de reconnaissance de son public et des professionnels qu’elle a dûment mérité.

  • *Brahim Noual est professeur à l’ISMAS (Institut supérieur des métiers des arts de spectacles et de l’audiovisuel) Alger
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