FICA: A Jérusalem, les palestiniens s’attachent au houmous, un symbole identitaire

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FICA: A Jérusalem, les palestiniens s'attachent au houmous, un symbole identitaire
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Dans le documentaire “Hummus, a story of appropriation”, en compétition au 11ème Festival international du cinéma d’Alger (FICA) jusqu’au 10 décembre 2022, le cinéaste Abood Lafi a choisi un angle original pour montrer les souffrances  des palestiniens à Jérusalem, El Qods. 


Il s’est intéressé au houmous, plat traditionnel moyen-oriental, composé d’une purée de pois-chiche et de sésame mélangée à de l’huile d’olive. Le houmous, quotidiennement présent dans les tables en Syrie, au Liban, en Palestine et en Irak, est aujourd’hui revendiqué publiquement par Israël comme “un plat national”.


Abood Lafi montre dans son documentaire des extraits de déclarations faites par des israéliens qui prétendent que le houmous serait “une préparation culinaire juive”. Ce n’est là qu’un prétexte pour le cinéaste pour aborder la thématique de l’identité palestinienne menacée de toutes parts et expliquer comment les habitants d’El Qods tentent de résister. “L’identité des palestiniens est volée chaque jour”, a soutenu le réalisateur lors d’un débat à la salle Ibn Zeydoun, à l’Office Riad El Feth. Le humous n’est donc qu’une métaphore.


“Ils ont tout pris, pris nos terres, nos dignités, tout. L’occupation vole tout, ma vie et même mon humous. Elle veut prendre le houmous pour dire qu’elle est sur ses terres”, déclare un homme dont le propos est amer. “Céder sur le humous, c’est comme céder sur notre patrimoine et notre terre”, ajoute Sameer, un militant palestinien, plusieurs fois détenu, ami de la journaliste Shireen Abu Akleh, tuée par un soldat israélien le 11 mai 2022.


“On se sent en prison….”

La caméra d’Abood Lafi voyage presque avec un regard nostalgique à l’intérieur du centre historique de Jérusalem-Est avec ses arcades, ses ruelles étroites, ses échoppes, ses parfums et ses souvenirs. “Et si les murs de Jérusalem disaient la douleur des palestiniens ?”, s’interroge Abood Lafi   dans son commentaire.


“Nous attendons la mort à tout moment. On se sent en prison”, confie un habitant de l’une des plus anciennes ville sur Terre.  Le documentaire montre l’intervention musclée des soldats israéliens contre les manifestants.
Abood Lafi a indiqué que les militaires israéliens ne l’ont pas empêché de filmer leurs interventions. “En réalité, ils font ce qu’ils veulent que vous filmiez ou non. En plus, à El Qds, il y des centaines de journalistes qui filment chaque jour”, a-t-il noté.


 “Les palestiniens n’ont aucun droit. Il s’agit d’une véritable colonisation et d’une discrimination raciste. Durant les dernières 72 heures, dix enfants sont morts en Palestine. La répression touche les personnes de tous les âges. Ils peuvent toujours le cacher mais ils n’y parviendront pas. Le version israélienne ne fonctionne plus”, a déclaré Abood Lafi.


“On sait qu’il existe des relations entre Israël et les pays arabes depuis longtemps”

Il a critiqué les positions arabes et occidentales par rapport à la cause palestinienne. “En tant que palestiniens, ne nous croyons plus à cette pièce théâtre relative “à un soutien” extérieur au peuple palestinien. Nous savons parfaitement que les Algériens ont une grande admiration pour nous. Cet appui est important”, a-t-il dit.


Interrogé sur le processus de normalisation de certains pays arabes avec Israël, Abood Lafi, qui est installé aux Emirats arabes unis, a répondu en soulignant la déception des palestiniens. “Mais, ce n’est pas nouveau. On sait qu’il existe des relations entre Israël et les pays arabes depuis longtemps, depuis le processus d’Oslo (à partir de 1991). Certains normalisent pour des raisons économiques, d’autres pour des raisons curieuses comme le Soudan. Que les palestiniens comprennent qu’ils ne doivent compter que sur eux-mêmes”, a-t-il soutenu.


Selon lui, la décision de Washington de transférer son ambassade de Tel Aviv à Jérusalem ne vient rien changer à la donne.
Il a accusé “le lobby israélien” d’avoir empêché la diffusion mondiale de “Hummus, a story of appropriation”. “Cela importe peu pour moi. Si une seule personne arrive à voir ce documentaire, j’aurai réussi à faire mon travail”, a-t-il conclu.

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