Khaled Bourayou : décès d’une figure marquante du barreau algérien

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Khaled Bourayou : décès d'une figure marquante du barreau algérien
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Khaled Bourayou, figure emblématique du barreau algérien, s’est éteint ce 28 décembre, laissant derrière lui un héritage inégalé dans la défense des droits humains et de la liberté d’expression. Avocat au charisme indéniable et au parcours atypique, Bourayou était un homme de convictions profondes, porté par une foi inébranlable en la justice et le droit.

Un homme au caractère affirmé

D’une présence imposante, Khaled Bourayou ne passait jamais inaperçu. Ses traits virils et son regard perçant, traduisaient une détermination hors du commun. Pourtant, derrière cette apparence souvent intimidante se cachait un homme sensible, capable de verser des larmes lors des audiences les plus éprouvantes. Bourayou aimait déconstruire l’image du « dur sans cœur » qu’on lui collait souvent, expliquant que son armure apparente n’était qu’une protection dans les combats qu’il menait.

Défenseur infatigable de la liberté d’expression, Khaled Bourayou considérait le métier d’avocat comme la plus noble des professions. Il avait une admiration particulière pour la presse, qu’il plaçait au-dessus de toutes les institutions, hormis celle de la justice. Bourayou s’est, d’ailleurs illustré, par sa défense des journalistes et des médias dans le sillage des lois Ouyahia de 2001. Pour lui, la vérité et le droit étaient des valeurs sacrées, supérieures même à l’intérêt de ses clients.

Bourayou ne croyait pas aux combats perdus d’avance. Il préparait ses dossiers avec minutie, explorant les moindres failles pour construire des plaidoiries solides et convaincantes. À ses yeux, la justice devait être affranchie de toute pression politique ou économique, même si cela signifiait perdre des procès.

Un homme de paradoxes

Khaled Bourayou était un homme de contrastes. Tantôt austère, tantôt chaleureux, il jonglait avec des facettes multiples qui le rendaient insaisissable. Ses proches louaient sa gentillesse et son humour, tandis que d’autres voyaient en lui un personnage hautain et distant. Avec son autodérision caractéristique, il savait exploiter cette ambiguïté pour déstabiliser ses interlocuteurs, notamment lorsqu’il les fixait droit dans les yeux par-dessus ses lunettes glissant sur son nez. «Ce dur a le cœur tendre, ce tendre a la carapace d’un dur», se plaisait à le résumer un de ses amis.

Amoureux du beau, Bourayou était également un homme épris de mystique. Ce penchant spirituel ajoutait une dimension supplémentaire à sa personnalité insaisissable pour la majorité de tous ceux qui le connaissait.

Khaled Bourayou laisse une empreinte profonde dans le paysage judiciaire algérien. Rugissant tel un lion dans ses plaidoiries, il laisse une empreinte indélible sur des générations d’avocats. Ceux qui l’ont connu se souviendront d’un homme passionné, dévoué et déterminé, capable de se battre avec la même intensité pour la vérité que pour un simple mot bien placé.

Khaled Bourayou était bien plus qu’un avocat. Il était un des visages de la scène politico-médiatique des années 90-2000.

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