L’Algérie, qui suit avec « une grande attention les récents développements de la situation et les changements accélérés en cours en République arabe syrienne », a appelé, ce dimanche 8 décembre 2024, toutes les parties syriennes « à l’unité et à la paix et à œuvrer pour la préservation de la sécurité et de la stabilité du pays et de l’unité et de l’intégrité de son territoire », selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines.
« L’Algérie réaffirme son soutien au peuple syrien frère, avec lequel le peuple algérien partage des pages lumineuses d’une histoire commune fondée sur la solidarité et l’entraide. Elle appelle également au dialogue entre les enfants du peuple syrien, dans toutes ses composantes, les invitant à faire prévaloir les intérêts supérieurs de la Syrie, pays frère, à préserver les biens et les ressources du pays et à se tourner vers l’avenir pour bâtir un pays rassembleur doté d’institutions issues de la volonté du peuple syrien, loin de toute ingérence étrangère », est-il ajouté de même source.
Le président syrien Bachar Al-Assad a été forcé, ce dimanche 8 décembre 2024, de quitter Damas et la Syrie vers la Russie où il aurait obtenu l’asile politique. « Assad et les membres de sa famille sont arrivés à Moscou. La Russie, sur la base de considérations humanitaires, leur a accordé l’asile « , ont précisé les agences russes Ria Novosti et TASS. Dans la matinée, plusieurs groupes armés dont les radicaux islamistes de Haya’at Tahrir Al Sham (HTS, هيئة تحرير الشام) sont entrés à Damas et annoncé « la chute du régime de Bachar Al Assad » après avoir occupé les locaux de la télévision publique. Bachar Al Assad a dirigé la Syrie pendant 24 ans.
Instabilité chronique
Le pays connaît une instabilité chronique depuis au moins 14 ans avec l’existence de plusieurs groupes et factions armées, souvent rivales, dans le Nord du pays. Outre le HTS, mené par un ancien leader d’Al Qaïda, Abou Mohammed Al-Joulani ou Ahmed Al-Charaa de son vrai nom, il y a les FDS (Forces démocratiques syriennes), un mouvement kurde hostile au HTS, appuyé par les Etats Unis, et l’Armée nationale syrienne, ANS, soutenue par la Turquie, et d’autres groupes. Le Sud du pays, est « contrôlé » par l’Armée syrienne libre (ASL).
Selon Ahmed Al Charaa, la Syrie a été « purifiée ». « Cette victoire, mes frères, est un triomphe (…) pour toute la communauté islamique, historique pour la région. La victoire a été rendue possible par la grâce divine, le sang des martyrs… », a-t-il dit dans une allocution dans une mosquée à Damas, filmée par ses fidèles.
Lors d’une interview accordée à la chaîne américaine CNN, Ahmed Al Charaa, classé parmi « les chefs terroristes aux Etats Unis », s’est montré très critique à l’égard de l’Iran et de la Russie en raison de leur « appui au régime d’Al Assad ».
L’offensive subite des groupes armés syriens fortement équipés en matériel de guerre a commencé le 27 novembre 2024, le jour même de l’annonce d’un cessez-le-feu au Liban entre Israël et le Hezbollah.
Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), qui est basé à Londres, plus de 900 personnes, dont 138 civils, ont été tuées depuis le début de cette attaque qui a été marqué par l’occupation rapide des villes d’Alep et de Hama au Nord du pays, suivie de Homs. L’OSDH n’a pas précisé qui a provoqué la mort des civils syriens.
Bombardements américain et israélien en Syrie
Profitant de la situation de confusion, les Etats- Unis, selon plusieurs médias américains, ont bombardé ce dimanche « plus de soixante-quinze cibles » du groupe Etat islamique (EI, Daash). Le Centcom, commandement militaire américain pour le Moyen-Orient et l’Asie, n’a fourni aucune précision sur « la nature » de ces cibles ni sur les dégâts provoqués par les explosions.
« Il ne doit y avoir aucun doute : nous ne laisserons pas l’EI se reconstituer et tirer profit de la situation actuelle en Syrie », a déclaré le général Michael Kurilla, chef du Centcom.
« Les Américains sont conscients que l’EI tentera de profiter de tout vide pour rétablir ses capacités et se créer un refuge », a soutenu, pour sa part, Joe Biden pour justifier le bombardement d’un pays supposé être souverain.
Israël a également profité de la situation pour mener des attaques aériennes contre la Syrie notamment à Deir Ezzor. La propagande militaire israélienne a laissé entendre que ces frappes ont ciblé « des dépôts d’armes et des positions appartenant au régime et à des groupes appuyés par l’Iran ». Selon Al Jazeera, l’aviation israélienne a également lâché des bombes sur Damas sur des installations appartenant aux services secrets syriens.
Sur le plan politique, l’avenir de la Syrie reste incertain. Il n’existe aucune indication sur la manière avec le pays sera réorganisé, par qui, comment et dans quelles conditions. Muhammad Al Jalali, Premier ministre syrien, a posté une vidéo pour annoncer qu’il est prêt à céder le pouvoir et à travailler avec « tout leadership choisi par le peuple en lui fournissant toute l’aide possible pour assurer un transfert sans encombre des différents dossiers gouvernementaux ».
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