Les employés d’El Watan ont décidé d’entamer à partir de ce mardi 12 juillet un arrêt de travail cyclique qui s’étalera sur quatre semaines pour dénoncer le non versement des salaires.
“Les salariés de la SPA El Watan sont sans salaire depuis près de 5 mois. Cinq longs mois durant lesquels ils ont choisi de continuer à travailler et permettre la parution quotidienne du journal”, souligne la section syndicale dans un communiqué rendu public ce mardi 12 juillet.
“Les employés d’El Watan ont accepté de céder sur leur droit le plus élémentaire, celui de la rémunération afin de donner le temps à la direction de trouver une issue aux problèmes financiers que traverse l’entreprise. Entre-temps, ils ont veillé, au prix d’immenses sacrifices, à maintenir un climat social serein au sein de l’entreprise”, est-il ajouté.
Les employés disent être dans l’impossibilité de continuer à porter seul le fardeau et se voient dans l’obligation de “réagir conformément à la loi et selon ce que leur impose le bon sens”.
Non parution du journal pendant deux jours“
Après de longs débats, ils ont décidé d’observer une grève cyclique à compter du mardi 12 juillet pour interpeller la direction de la SPA El Watan sur la situation intenable qu’ils subissent. Cette décision s’impose d’autant qu’aucun plan de règlement de la crise n’a été soumis au partenaire social”, est-il encore précisé.
Selon Mokrane Ait Ouarabi, journaliste et membre du syndicat, la grève durera deux jours, les 12 et 13 juillet, la première semaine. “Elle durera trois jours, la deuxième semaine, entre le 18 et 20 juillet, quatre jours la troisième semaine, à partir de dimanche 24 juillet. Et la quatrième semaine, à partir du vendredi 29 juillet, la grève sera illimitée”, a-t-il indiqué.
Le quotidien ne paraîtra pas mercredi et jeudi, 13 et 14 juillet. “Puisque les 129 salariés que compte l’entreprise sont en grève, journalistes et techniciens”, dit-il.
“Aucun dialogue sérieux”
Dans le communiqué du syndicat, il est souligné que les salariés de la SPA El Watan constatent avec regret “qu’en plus de son incapacité à trouver une issue à la crise, la direction ne propose aucun dialogue sérieux au partenaire social”.
“Les salariés de la SPA El Watan estiment avoir prouvé leur engagement à pérenniser l’entreprise. C’est en toute responsabilité qu’ils recourent aujourd’hui à la protestation pour faire valoir leurs droits légitimes”, est-il encore relevé.
La SPA El Watan connaît des difficultés financières depuis plusieurs mois.
Le Conseil d’administration annonce, dans une déclaration publiée dans le journal ce mardi 12 juillet, le blocage des comptes financiers par l’administration fiscale et le Crédit populaire d’Algérie (CPA).
La SPA El Watan fait l’objet d’un redressement fiscal et n’arrive pas à trouver un terrain d’entente avec la banque. La direction du journal a, par le passé, dénoncé “le black out publicitaire” exercé “par les pouvoirs publics” contre le quotidien depuis plusieurs années.
El Watan , comme tant de journaux de la presse écrite comme Liberté, subit le choc de l’intronisation du numérique . Aujourd’hui , la presse écrite est dépassée par le numérique qui présente l’avantage d’être évolutif dans l’information, contrairement à la presse écrite qui est figée. Le lecteur d’actualité ne lit désormais plus le journal tous les matins en prenant son petit-déjeuner ou dans les transports. Il souhaite accéder directement à l’information : quand il le veut, où il le veut et comme il le veut. C’est pourquoi se développent des applications mobiles : dès qu’un évènement important se produit, permettant ainsi aux utilisateurs d’être au courant en temps réel. Les journalistes devaient constamment alimenter des articles au fur et à mesure des nouveautés. En somme, le passage de l’écrit au numérique crée de nouveaux enjeux et de nouvelles tendances économiques. Si la gratuité équivaut souvent à un manque de précision, à une qualité moindre, elle répond néanmoins à une certaine demande des lecteurs. Afin de survivre économiquement, la presse en ligne doit avoir de plus en plus avoir recours à une diversification des revenus.
L’exemple du quotidien LIBERTÉ est encore vivace.