Le 9ème Printemps théâtral de Constantine rend un hommage particulier aux artistes de l’ancienne Cirta, à leur tête Salim Merabia.
Le portrait de Salim Merabia était présent, samedi 27 mars au soir, sur les planches du Théâtre régional Mohamed Tahar Fergani de Constantine (TRC), lors de la cérémonie d’ouverture du 9ème Printemps de Constantine qui se déroule jusqu’au 3 avril 2021.
Salim Merabia, ancien directeur du TRC, est le fondateur du Printemps théâtral de Constantine, lancé en 1995. « Cette appellation n’est venue par hasard. On dit que la fonction du théâtre, c’est la récréation. Et c’est quoi le printemps? C’est la nature qui se renouvelle. Le renouvellement est une fête. Le Printemps théâtral est donc une fête », a déclaré Salim Merabia lors du lancement de la manifestation, comme cela a été montré dans un extrait vidéo projeté lors de la cérémonie d’ouverture.
Selon Ali Aissaoui, membre du Comité de l’action culturelle de la ville de Constantine qui organise l’événement, Salim Merabia, qui était également journaliste, fut le fondateur du CRAC (Centre régional de l’action culturelle). L’épouse de Salim Merabia a brièvement rappelé que quand « le Théâtre de Constantine jouait et passait à la télévision, Alger fermait ses portes ».
Printemps théâtral: « Un combat sincère »
Dans les années 1970-1980, le TRC était leader dans l’action et la création théâtrales en Algérie. Saci Ahmed Abdelhafidh, wali de Constantine, a rendu hommage aux artistes qui se sont appuyés sur le théâtre pour « un combat sincère » en faveur de l’Algérie durant la guerre de libération nationale et durant les années 1990. Invité, le comédien Sid Ahmed Agoumi n’a pas pu faire le déplacement à Constantine mais a envoyé un message vidéo. « On se rappelle par le passé que le succès d’une pièce de théâtre à Constantine signifiait son succès dans toute l’Algérie », a-t-il dit.
Le théâtre et « les rêves de la société »
Les organisateurs ont rendu ensuite un hommage aux comédiens Abdelhamid Habbati (décédé), à Djamel Bensaber (malade), à Abdelhamid Ramdani, à Hassan Benzerari, à Nourddine Bechkri et à Djamel Dekkar. Djamel Dekkar, frère de Hakim Dekkar, a plaidé pour que le théâtre soit l’expression réelle « des aspirations et des rêves de la société algérienne ». « Sinon, pas la peine de faire du théâtre », a-t-il tranché.
Primées au 14ème Festival national du théâtre professionnel (FNTP), qui s’est déroulé du 11 au 21 mars à Alger, les comédiennes Najla Tarreli et Yasmine Abassi, ont été également honorées par les organisateurs.
La troupe de la Halqa de Sidi Bel Abbes a ensuite présenté un extrait d’un spectacle basé sur le chant et la poésie populaire de Abderrahmane El Mejdoub. Elle a laissé place après à des jeunes comédiens de Sidi Bel Abbes pour interpréter deux scènes de la pièce « Fidayaoun fi dhakira » (Des fedayine en mémoire), mise en scène par Karim Boudechiche d’après un texte de Saïd Boulmerka. La pièce évoque des martyrs de la guerre de libération nationale comme Fadéla Saâdane, Mustapha Aouati et Mohamed Hamlaoui.
« L’artiste est simple de nature »
Un spectacle chorégraphique mené par le jeune Bilel Bouberd a été présenté à la fin de la cérémonie : des danses contemporaines expressives mélangées à des touches hip hop. « Je voulais faire passer un petit message pour dire que l’artiste est simple de nature. Sa vie est ordinaire. Il peut faire des street shows pour gagner sa vie, peut être confronté à des problèmes mais tente toujours de s’en sortir. Il est toujours en quête de quiétude, évite de faire mal aux autres » a expliqué Bilel Bouberd.